Archives par mot-clé : Welcome 2 My Nightmare

Alice Cooper à l'Ancienne Belgique, ambiance sur scène et backstage (2 novembre 2011)

Alice Cooper a donné une prestation particulièrement réussie mercredi à l’Ancienne Belgique. Tout était bien en place: la guillotine, le boa, la poupée sur « Only Women Bleed », un Frankenstein géant et le sang couleur ketchup… Mais aussi et surtout, un Alice Cooper de 63 ans en pleine forme, revigoré par une nouvelle line-up particulièrement efficace. Ambiance on stage et backstage…

Vers 16h, dans un luxueux hôtel bruxellois, j’ai eu l’occasion de rencontrer pour la seconde fois Alice Cooper. C’était assez émouvant : en plus d’être un fan de la première heure, il est le premier artiste que j’avais eu l’occasion d’interviewer, professionnellement parlant. C’était il y a 8 ans, dans un grand hotel hollandais à l’occasion de l »Arrow Classic Rock Festival ». Je me souviens encore du serrement de coeur éprouvé par mon collègue ingénieur son Damien Praet et moi-même lorsque nous avions ouvert la porte de la chambre d’hôtel, limite un peu angoissés par ce qui nous attendait derrière… Et c’est vrai qu’Alice Cooper nous avait joué le grand jeu, à la manière de la mythique scène de « Wayne’s World » (extrait vidéo du film à voir en fin d’article). Mais, à la 3ème question, quand il a vu qu’il avait un grand connaisseur et fan de sa carrière en face de lui, la glace s’était brisée et tout cela s’était formidablement bien déroulé. L’entretien s’était d’ailleurs terminé sur une franche rigolade…

Revenons en 2011, le 2 novembre, lendemain d’Halloween, comme ça tombe bien! Ma première impression: il n’a pas beaucoup changé en 8 ans. Il est même particulièrement en forme. Nous évoquons ses débuts avec Frank Zappa, son nouvel album, la suite de « Welcome To My Nightmare », la réalisation de l’album « original » de 75 et la création de classiques tels que « Only Women Bleed » ou encore « Black Widow », son amitié avec Freddie Mercury et encore de nombreux autres sujets intéressants que vous pourrez découvrir et écouter sur Classic 21 très bientôt.

Alice et votre serviteur après l'interview dans un luxueux hôtel bruxellois

Ensuite, petite séance de dédicace pour le fan que je suis. Avant de quitter la chambre, Alice m’informe: « Hey, si tu nous a vus il y a 7-8 ans, tu vas être agréablement surpris : mon nouveau groupe est… beaucoup mieux, on est beaucoup plus soudés qu’à l’époque. Et mon batteur actuel, Glen Sobel, on dirait qu’il joue avec 4 mains… »

Je me réjouis d’entendre le résultat… Après une petite pause repas bien sympathique chez des amis fans d’Alice Cooper, nous nous rendons au concert. Mince, il est trop tard pour la première partie – The Treament – de jeunes britanniques très branchés Classic Rock dont j’avais lu beaucoup de bien… Tant pis… Place à la star du soir. Un énorme rideau masque la scène de l’AB. Sur celui-ci , on peut voir un Alice Cooper ‘façon cartoon’ qui n’est pas sans rappeler Freddy Krueger, célèbre tueur de fiction imaginé par Wes Craven et héro de nombreux films d’horreur. Il est 21h, le concert commence à l’heure… Après la ‘cultissime’ introduction de Vincent Price, le rideau se lève et c’est parti!

(photo Jean-Luc Chefneux)

Ca commence fort : le groupe entame « Black Widow », l’un des chefs d’oeuvres extrait de l’album « Welcome To My Nightmare » sorti en 1975. Un titre qui a – sans aucun doute – influencé nombre de musiciens de la scène métal britannique des années 80, Iron Maiden notamment. Les titres du concerts s’enchainent sans un seul temps mort : on se régale sur « I’m Eighteen », « Under My Wheels », « Billion Dollar Babies » et on se délecte d’une excellente surprise, une interprétation irréprochable de « Halo of Flies », probablement l’un des titres le plus « prog » du répertoire d’Alice,  accompagnée d’un intéressant solo de batterie. D’autres tubes sont revisités avec beaucoup de talent : on pense particulièrement à « Only Women Bleed », « Poison » ou encore, classique par excellence, « School’s Out ». Ce titre se voit ici fusionné avec le « Another Brick in the Wall part II » de Pink Floyd.

(photo Cédric Janssens)

Pour le final, « Elected », Alice arbore fièrement le drapeau belge avant de se dévétir quelque peu pour nous montrer sa très belle vareuse aux couleurs de l’équipe belge de football. Chouette clin d’oeil et bonne réaction du public! Quand on parle rock’n’roll, il n’est jamais question de conflit communautaire…

Le boa d'Alice, une des stars de la soirée

A peine le concert terminé, c’est l’heure de l’after party. Rendez-vous derrière le bar avec le sticker adéquat et nous pouvons alors nous engager dans les coulisses de l’AB. Après avoir suivi la ligne rouge dans le labyrinthe « AB-esque », nous rencontrons tout d’abord un des héros de la soirée, le boa d’Alice Cooper, prêté pour l’occasion par un spécialiste brugeois, le « Snake Guy » comme l’appelle l’équipe de Cooper. Ensuite, c’est la file pour aller prendre une photo avec Alice Cooper. On se croirait dans un supermarché à la période de Saint Nicolas. Les deux jeunes gagnants du concours Classic 21 semblent très impressionnés mais surtout ravis d’être là. Alice les reçoit avec un grand sourire et beaucoup de gentillesse. Mitch « Zozo » Duterck, le plus grand fan et spécialiste de Led Zep parmi les auditeurs de C21, est également de la partie tout comme Eric « La France » Laforge que l’on ne présente plus. Arnaud Rey – l’homme qui ne dort jamais – de chez Universal dirige tout ce petit monde backstage et l’ambiance est très sympa. Petit cliché-souvenir en groupe, et voila, c’est presque terminé. Ayant déjà eu l’occasion de rencontrer St-Nicolas… euh Alice Cooper plus tôt pour l’interview et ayant déjà obtenu un cliché en sa compagnie, je me tiens en retrait. Soudain, il me reconnait et m’interpelle: « Alors, qu’as-tu pensé du concert? C’est comme je t’avais dit, mieux qu’il y a 8 ans? ». Je lui réponds que j’ai été agréablement surpris, notamment par l’interprétation surprise de « Halo of Flies ». Il semble satisfait et surtout arbore pendant toute la séance un sourire bienfaisant … parce que oui, s’il incarne le « mal », le « tueur psychopathe »  sur scène, Alice, Vincent Damon Furnier de son vrai nom, est avant tout quelqu’un de profondément « bon ».

Keep on Alice’

Eric Laforge, Mitch Zozo Duterck, votre serviteur, Alice Cooper, les gagnants du concours C21: Sylvain Malter et Mathilde Cornet, Arnaud Rey...
Partager

Sorties albums: "Welcome 2 My Nightmare" – Alice Cooper

On l’attendait avec impatience, la suite du chef d’oeuvre d’Alice Cooper « Welcome To My Nightmare » – concept album de l’année 1975 – est sortie. Les suites sont rarement à la hauteur de l’oeuvre initiale… Alice Cooper a-t-il réussi à relever le défi? La réponse ici …

En 1975, Alice Cooper sortait « Welcome To My Nightmare », son premier album « solo ». En effet, il marquait le début d’une nouveau chapitre de la carrière du chanteur et la fin de ses aventures au sein du Alice Cooper Group, aux côtés des guitaristes Glen Buxton et Michael Bruce, du bassiste Dennis Dunaway et du batteur Neal Smith. Pour ses premiers pas en solo, Alice Cooper s’était appuyé sur la maitrise d’une excellent producteur, Bob Ezrin qui venait tout juste de sauver Lou Reed avec l’excellent Rock’n’Roll Animal, et qui lancera un plus tard la carrière de Peter Gabriel ou produira le mégalo et génial The Wall avec Pink Floyd. C’est donc aux côtés d’Ezrin et de son équipe de brillants musiciens de studio qu’Alice Cooper avait signé un de ses meilleurs albums Welcome To My Nightmare. Pour cette suite, Alice Cooper a décidé de renouer avec Ezrin avec qui il n’avait plus collaboré depuis quelques temps, ainsi qu’avec plusieurs de ses anciens collaborateurs qui avaient joué sur la pièce originale (les guitaristes Steve Hunter et Dick Wagner) ainsi que les membres survivants de l’Alice Cooper Group. Viennent s’ajouter également au casting de cette suite la ‘rappeuse’ Kesha, le fidèle disciple et ami Rob Zombie, le guitariste John 5 (Marilyn Manson, Rob Zombie) ou encore Vince Gill (star de la scène country US).  On est donc dans un pur contexte de « superproduction » limite « too much » typiquement américaine. Alors, le résultat … Et bien, on ne peut pas dire qu’on peut retrouver ici un concept album clair comme celui présent sur le premier volet, il n’y a donc pas vraiment de lien entre chaque morceau, un des éléments qui faisait la force de « Welcome To My Nightmare ». On sent même que certains interludes – inspirés par l’oeuvre originale – ont été enregistrés et écrits un peu rapidement pour nous donner un semblant de cohérence. C’est probablement le problème principal du disque, c’est que s’il comporte quelques excellents titres (« I Am Made of You » – malgré l’effet « Cher époque Believe » sur la voix de Cooper qui fait très peur au début – « Caffeine » – le single très ‘stonesien’ « I’ll Bite Your Face Off », le très classique – dans le bon sens du terme – « A Runaway Train »), on ne comprend pas vraiment où Alice Cooper veut réellement en venir. Cela n’en fait pas un mauvais disque – loin de là – mais on peut être déçu par le fait que l’annonce de cette suite nous faisait attendre peut être quelque chose de plus ambitieux ou du moins de plus « construit ». Globalement on passe un bon moment (surtout si on exclut les quelques petites erreurs de goût que sont le trop kitch « Disco Bloodbath Boogie Fever » ou le duo inutile avec Kesha « What Baby Wants »). Les chanceux qui ont réussi à obtenir des places pour le concert le jeudi 14 novembre à l’AB auront l’occasion de voir le résultat en live, même si on sait qu’Alice Cooper consacre la plupart de ses sets live à ses anciens titres et rarement à ses nouvelles productions.

Cote: 3,5/5

A écouter d’abord/A télécharger sur iTunes:

  • I Am Made of You
  • Caffeine
  • A Runaway Train
  • Last Man on Earth
  • I’ll Bite Your Face Off

Partager