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Rain'N'Roll: La pluie et le rock'n'roll ….

Après une semaine au goût de tempête, quoi de plus approprié qu’un petit aperçu des titres Rock’n’Roll traitant de ce phénomène certes naturel mais souvent désagréable qu’est la pluie…

  • The Beatles – Rain (1966)

Voici un excellent titre des Beatles, trop méconnu, mais avec un son particulièrement intéressant, notamment une ligne de basse particulièrement lourde et entêtante de Paul McCartney. « Rain » est sorti – à l’origine – sur la face B du 45 tours de « Paperback Writer ». Ecrit par John Lennon durant les sessions de l’enregistrement de l’album « Revolver », « Rain » sera composé dans des conditions assez particulières.

Lennon expliquera en 1980: « Je suis retourné chez moi après avoir passé du temps en studio… J’étais raide défoncé à la marijuana… et, comme je le faisais souvent à l’époque, je réécoutais alors ce que j’avais enregistré pendant la journée. Puis à un moment, j’ai passé les bandes à l’envers. Je suis resté là, immobile, à écouter le morceau à l’envers avec mes écouteurs, avec mon pétard en bouche. Puis le lendemain, je suis retourné en studio et j’ai dit aux autres: ‘Je sais ce qu’on doit faire avec ce morceau, j’ai compris… écoutez ça ». Donc je leur ai fait rejouer à tous leurs parties musicales, mais à l’envers ».

  • Creedence Clearwater Revival – « Who’ll Stop The Rain » (1970)

John Fogerty, chanteur, guitariste et leader de Creedence Clearwater Revival, a toujours été un musicien particulièrement engagé. Les paroles de « Who’ll Stop The Rain » critiquent ouvertement le gouvernement américain de l’époque. La « Pluie » (« Rain ») évoquée ici pourrait nous rappeler notamment celle de Dylan sur son standard « A Hard Rain’s a-Gonna Fall » (qui faisait référence à la crise des missiles de Cuba). La pluie pourrait ainsi être une métaphore sur les bombardements au Vietnam, sur le « tout pouvoir » américain… Mais « Who’ll Stop The Rain » évoque aussi directement la pluie et une célèbre averse qui va arroser abondamment  le mythique festival de Woodstock…

John Fogerty, lors d’un concert en 2007, précisera: « Beaucoup de personnes pensent que j’ai joué ce titre à Woodstock à l’époque. Ce n’est pas le cas! Oui, j’y étais. C’était super et rempli de gens biens. Des gens aux longs cheveux, plein de couleurs, puis il a commencé à pleuvoir et la boue a envahi le festival, alors un demi-million de personnes ont commencé à enlever leurs vêtements… Après le festival, je suis rentré chez moi et j’ai écrit ce morceau. »

  • Supertramp – It’s Raining Again (1982)

Le dernier grand tube que Roger Hodgson écrira pour Supertramp avant de se lancer dans une carrière solo. « It’s Raining Again » (il pleut encore), un hommage au public belge? 😉

(ici version solo de Roger Hodgson)

  • Guns N’Roses – November Rain (1991)

Indubitablement l’un des plus grands chefs d’oeuvres signé par Axl Rose, « November Rain » est un titre qu’il va peaufiner pendant de très nombreuses années. Effet, le chanteur et musicien travaillait déjà sur l’embryon de « November Rain » en 1983 alors qu’il était encore membre des L.A. Guns. La version que nous connaissons tous est éditée dans un format plus « commercialement acceptable » de 8.59 minutes alors que la version d’origine de ce morceau a une durée de plus de 25 minutes.

  • Garbage – Only Happy When It Rains (1995)

Shirley Manson, la chanteuse de Garbage, n’est contente que quand il pleut… C’est en tout cas ce qu’elle chante avec une certaine dérision sur l’un des plus grands tubes de son groupe. En même temps, étant originaire d’Ecosse, elle devait être souvent de bonne humeur…

Mais aussi…

  • Have You Ever Seen The Rain (1971) de Creedence Clearwater Revival (Fogerty est-il obsédé par la pluie?)
  • Purple Rain (1984) de Prince (bien entendu!)
  • Here Comes The Rain Again (1984) d’Eurythmics (pas très rock’n’roll c’est vrai…)
  • Raining In My Heart de Buddy Holly (1959 – Buddy Holly version crooner à la fin de sa courte vie)
  • Still Raining, Still Dreaming du Jimi Hendrix Experience (1968)
  • Rain in Blood de Slayer (1986 – version metal radical)
  • Rain de Status Quo (1976)
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Rock, acouphènes et hyperacousie, un trio réellement inséparable?

On l’a appris il y a peu, Pete Townshend – le guitariste des Who – pourrait être forcé d’arrêter la scène parce qu’il souffre d’un important problème d’acouphène. Townshend n’est qu’un exemple parmi les listes de centaines de célébrités victimes de ce fléau engendré par des années de concerts survoltés. Mais il n’y a pas que les musiciens sur scène qui risquent leur ouïe lors d’un concert, le public aussi.

En Belgique un arrêté royal de 1977 fixe les normes acoustiques pour la musique dans les établissements publics et privés. En théorie on ne doit pas dépasser les 90 dB. Mais ceux qui fréquentent régulièrement boites de nuit et salles de concert le savent ; ces normes ne sont jamais respectées. Les plus prudents s’arment de bouchons auditifs quand ils se rendent régulièrement à des concerts. Les bouchons réduisent sensiblement les décibels mais ternissent complètement le son (à l’exception des protections auditives sur mesure beaucoup plus onéreuses). On se retrouve donc à préférer un son pourri mais moins « polluant » pour nos délicates petites oreilles. Il y a des solutions alternatives à cette situation : pourquoi simplement ne pas essayer de respecter ces normes?

Lors d’un récent concert d‘Al Di Meola (grand guitariste de jazz-rock), son ingénieur du son, d’origine américaine, me demandait – lors d’un entracte – ce que je pensais du son. En toute honnêteté, je lui ai répondu que ça sonnait très bien dans son ensemble. Il m’a alors demandé une précision  » Oui, mais le volume, il n’est pas trop élévé? ». On était dans un concert de jazz-rock, plutôt tendance acoustique, et franchement non, dans ce cadre là, le son n’était vraiment pas trop élevé. Plutôt surpris par sa question, je lui demandais le pourquoi de cette question. « C’est parce qu’on revient tout juste de Suisse là et on a dépassé de 2-3 dB et on s’est fait taper sur les doigts ». Ce n’était pas en Belgique que ça risquait d’arriver…

Sans en vouloir en arriver à des systèmes aussi rigides que la Suisse, ne devrait-on pas cependant se remettre quelque peu en question? Est-ce vraiment indispensable que de nombreux concerts soient assourdissant, un concert de Metallica doit-il est forcément inaudible sans bouchon? Aujourd’hui, des asbl commencent à dénoncer les dangers de la pollution sonore: acouphènes, hyperacousie …La liste des célébrités victimes de problèmes auditifs dû au non respect de ces règles est assez longue. Citons, parmi celles-ci:  Neil Young, Brian Wilson des Beach Boys, Sting, Jeff Beck, Eric Clapton, The Edge (U2), Phil Collins, Trent Reznor (Nine Inch Nails), Francis Rossi (Status Quo) et John Illsley (le bassiste de Dire Straits, je vous invite à lire son témoignage très intéressant à ce propos)

Des initiatives assez sympathiques s’organisent également depuis quelques années. Pour exemple le Picnic Festival de Namur, un festival musical mettant l’accent sur la qualité sonore et la surveillance du niveau sonore. Quality Nights, autre initiative belge, qui tente de réunir les lieux, clubs et salles de concert respectueuses de nos fragiles oreilles. L’asbl « Belgique Acouphènes » soutenue par la Société Royale Belge d’Oto-Rhino-Laryngologie est aussi très active.

Bref pensons à nous protéger lorsque nous nous rendons à des concerts et éventuellement à sensibiliser les organisateurs de ce genre d’événement . Mais surtout méditons sur ce titre d’AC/DC issu de célébrissime « Back in Black« : « Rock’n’Roll Ain’t Noise Pollution » (« Le Rock’n’roll n’est pas une pollution sonore »)

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