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Chroniques Meat Loaf "Hell in a Handbasket", Big Brother & The Holding Company feat Janis Joplin: "Live at the Carousel Ballroom", "Hooverphonic with Orchestra"

Pour bien commencer la semaine une petite chronique express de trois albums, deux nouveautés et une réédition, qui viennent de sortir et méritent le détour…

  • Meat Loaf : « Hell in a Handbasket »: sorti fin de l’année dernière aux Etats-Unis, la dernière galette de Meat Loaf a pris du temps à sortir chez nous. Il est vrai que si Meat Loaf est encore un artiste important aux States, il a un peu plus de mal à se faire remarquer sur la scène européenne. Il est bien loin le temps du « Bat Out of Hell II » et de son « I’d Do Anything for Love » qui l’avait vu triompher dans les charts partout dans le monde et programmé en boucle sur MTV. Le public belge, probablement fatigué des multiples dérivés de son Bat Out of Hell – notamment par un volume III assez indigeste sorti en 2006 – semble s’être détourné de Meat Loaf. Et pourtant, à l’écoute de ce « Hell in a Handbasket », on ne peut que constater une chose, non seulement ce n’est pas si mal que ça, la voix du chanteur hors-norme est toujours bien là et finalement on passe un bon moment. Ce n’est certes pas l’album de l’année mais c’est un bon disque de « Classic Rock », bien produit et qui fera son effet au volant, entre un disque de Def Leppard et de Joe Cocker.
  • Key Tracks (à écouter pour se donner un avant-goût avant d’acheter): « The Giving Tree », « Blue Sky/Mad Mad World/The Good God Is A Woman And She Don’t Like Ugly » et « 40 Days ». Ecoutez « Hell in a Handbasket » sur Spotiy

  • « Big Brother and The Holding Company featuring Janis Joplin – Live at the Carousel Ballroom 1968 » : autant le dire tout de suite, cet enregistrement est le meilleur enregistrement live officiel disponible de Janis Joplin époque Big Brother & The Holding Company. Si l’enregistrement public souffrait encore de sérieuses lacunes techniques dans la fin des années 60 – rendant certains documents pratiquement inaudibles – on se retrouve ici devant un véritable trésor caché du passé enregistré et retravaillé par un véritable perfectionniste du son, le regretté « Bear » Owsley Stanley, grand acteur de la scène psyché des années 60 et fidèle collaborateur de Grateful Dead, qui nous a quitté fin de l’année dernière. Ici on revit ces années magiques avec non seulement un son de très grande qualité mais aussi avec un groupe à son sommet. Et le terme « groupe » est bien important ici : il ne s’agit pas d’un disque de Janis Joplin et de son groupe d’accompagnement Big Brother & The Holding Company. Il s’agit bien d’un album live capturé par une unité, un groupe alors encore soudé, qui était l’une des meilleurs formations de la scène rock psyché US de la fin des années 60. Un disque à se procurer d’urgence et à ranger entre un classique de Jefferson Airplane et des Doors.

  • Hooverphonic : « Hooverphonic with Orchestra » : qui aurait cru, il y a quelques années, qu’Hooverphonic pouvait survivre au départ de la chanteuse du groupe, Geike Arnaert? Pour beaucoup d’observateurs spécialisés, l’aventure du groupe semblait terminée ou du moins en pause. Cependant, quand en 2010, Alex Callier et Raymond Geerts, les deux têtes pensantes du groupe, nous ont présenté leur nouvelle chanteuse, Noémie Wolfs, l’avenir du groupe semblait tout autre. En effet « The Night Before« , l’album « renaissance » de la formation, nous avait enchanté. Avec « Hooverphonic with Orchestra », Hooverphonic confirme et signe, il y a un avenir après Geike et l’avenir sera brillant. Hooverphonic sera d’ailleurs en concert le 26 octobre au Sportpaleis d’Anvers.
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Paul McCartney au Sportpaleis d'Anvers, un avant-goût: waiting for Paul …

Ce soir, c’est le grand soir! Paul McCartney sera en concert au Sportpaleis d’Anvers! Voici un petit article « teasing » de ce qui vous attend. Si vous ne souhaitez pas en connaitre plus et avoir la surprise totale, ne lisez pas cette article. Mais si vous êtes curieux – et je sais que vous l’êtes – voici quelques petites informations à propos du concert de ce soir…

Le concert auquel nous allons assister ce soir fait partie du « On The Run Tour », tournée ayant commencé le 15 juillet 2011 à New York, dans l’imposant et célèbre Yankee Stadium. Le premier « leg » de la tournée européenne avait fait escale en Italie, en France, en Allemagne, en Angleterre, en Suède, en Finlande et en Russie fin de l’année 2011. Heureusement, avant de s’envoler pour l’Amérique du Sud, Paul McCartney n’a pas oublié son public belge ainsi que les fans hollandais et suisse qui désespéraient de ne pas le voir sur scène cette année.

Pour accompagner Paul McCartney sur scène, on retrouve les musiciens qui l’accompagnent depuis plus de 10 ans à savoir les guitaristes Rusty Anderson et Brian Ray (Ray, qui lui, officie aussi parfois à basse quand Paul s’empare de la guitare), l’incroyable et imposant batteur Abe Laboriel Jr et Paul Wickens aux claviers (qui est aux côtés de McCartney depuis 1989).

Le second « leg » de la tournée européenne a commencé à Rotterdam le 24 mars. Sara Bassem, 21 ans, grande fan de musique et lectrice de ce blog, nous a proposé ce petit billet. Voici ses impressions:

« Tout d’abord, je n’y crois toujours pas d’avoir vu Paul McCartney en concert. C’était vraiment émouvant d’autant plus que la salle reprenait en cœur presque tout le répertoire.
La setlist était composée de 38 (!) chansons, un show de trois heures (sans pause et avec quelques surprises) bien rempli !
Le concert était constitué d’un mélange soigné de tubes des Beatles, des Wings et de son répertoire solo. Il a également rendu hommage à ses anciens amis John, George et Jimi Hendrix à travers des reprises et des anecdotes bien savoureuses des « sixties ».
Bref, devant une salle comble, Paul McCartney a donné le meilleur de lui-même. Difficile à croire que Sir Paul McCartney va fêter ses 70 ans cette année.
C’était également mon premier concert au Ahoy de Rotterdam et je dois dire que la salle et l’audio était vraiment super ! « 

Si vous combinez ces deux setlists, vous avez un avant-goût de ce à quoi on peut s’attendre ce soir. Allez, c’est dans très bientôt! Rendez-vous sur place en compagnie d’Eric Laforge et bon concert!

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Quelques notes sur le concert de Roger Waters le vendredi 27 mai à Anvers

Roger Waters – Tournée The Wall 2011 (European leg) – Anvers, le vendredi 27 mai.

Performance particulièrement impressionnante pour Roger Waters et son groupe pour cette première soirée dans un Sportpaleis plein à craquer.

Vers 19h, la salle commence à se remplir, la scène est déjà prête. On y voit des morceaux du mur partiellement érigé, des briques sont disposées à l’arrière-plan, prêtes à servir à l’élever jusqu’à l’isolement total du groupe à la fin de la première partie du spectacle.

L’attente se déroule au son d’une sélection musicale de chansons politiquement engagées réalisée par Roger Waters. Il a choisi méticuleusement des titres de l’histoire du rock, des morceaux qui nous donnent déjà un avant-goût de ce qui est à venir : “Masters of War” de Bob Dylan, “I Shall be Released”, “People Get Ready” de Curtis Mayfield (un des hymnes du  mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis).

Ces morceaux engagés transmettent un message politiquement fort à qui peut l’entendre. Hommage également à John Lennon aussi avec “Mother”et “Imagine”, ce manifeste libertaire.

Lorsque j’avais rencontré Roger Waters en 2006 à Paris, il m’avait confié que le premier album de Lennon, “Plastic Ono Band”, avait été pour lui une véritable puissante source d’inspiration pour le travail qu’il allait réaliser dans les années 70 avec Pink Floyd. Pour mémoire, sur l’album “Plastic Ono Band”, John Lennon évacuait les blessures de jeunesse en hurlant – littéralement – sa douleur, suivant en cela les applications de la thérapie du « cri primal » d’Arthur Janov. Thérapie suivie à cette époque par John Lennon auprès du célèbre thérapeute.

On peut désormais imaginer à quel point cela a influencé des albums comme “The Wall” ou “Final Cut” de Pink Floyd qui sont d’une certaine façon de grandes séances de thérapie musicale pour Waters.

Cependant, le show qui nous attend sera nettement moins personnel qu’à l’époque : il trouve désormais une dimension universelle.

Ce spectacle provoque un grand choc. D’abord émotionnel et ensuite intellectuel. Visuellement très impressionnant,  mais aussi musicalement parlant, du très grand art, avec plus ou moins la même équipe qu’à l’habitude, au sein de laquelle on retrouve les guitaristes Snowy White (qui a joué sur toutes les versions live de The Wall : 80-81/90) et Dave Kilminster, le batteur Graham Broad,  aux claviers Jon Carin (fidèle des carrières solo de Waters ainsi que du Pink Floyd version David Gilmour) et Harry Waters ; quelques nouveaux aussi comme le chanteur Robbie Wycoff qui assure brillamment toutes les parties vocales, originellement chantées par David Gilmour.

De manière prévisible – et Waters l’avait bien précisé en mai 2010 à Londres lors de la conférence de présentation de cette imposante tournée –  la musique est la même que celle de l’album de 79 et de la tournée originale. On évite ici les quelques fautes de goût lors de l’impressionnante  prestation de Waters et de son  groupe à Berlin le 21 juillet 1990, quelques mois après la chute du mur. Ces erreurs étaient heureusement un peu masquées par l’extraordinaire émotion qui régnait alors à cet endroit emblématique du monde.

Mais surtout, et cela fait la qualité de ce nouveau spectacle, c’est l’aspect profondément moderne et contemporain du message que Waters nous propose.

En effet, si la musique n’a pas changé, le visuel lui, a évolué, et s’est mué en un sévère pamphlet moderne, critiquant ouvertement la société de consommation et l’engagement de nombreux pays dans les guerres et les dictatures, proclamées ou non.

Par exemple, cette idée est très bien rendue par l’image de ce monde enfermé et sourd entre les écouteurs d’une célèbre marque de lecteur MP3. Civils, soldats et dictateurs étant tous dessinés assourdis par le fameux casque blanc, emblème des publicités d’une célèbre marque. Son iCreate est transformé ici en iKill ou encore iProfit et l’image de la libération apparaît, lorsqu’une petite fille se décide à retirer son casque et à écouter ce qui se passe réellement autour d’elle, de nous.

Avant de relancer l’aventure “The Wall”, Roger Waters a eu la bonne idée de demander à des fans du monde entier de lui envoyer des photos de personnes disparues pendant la seconde guerre mondiale,  ainsi qu’au cours de toutes les guerres qui ont suivi.

Waters a sélectionné ces images et il nous offre une galerie très digne de portraits, assortis des date de naissance et date du décès, ainsi que le conflit qui les a vu mourir. Hommage est ainsi rendu à cette foule d’humains disparus, non seulement pendant la seconde guerre mondiale et ce des deux camps, mais aussi à une jeune militante iranienne ou encore à des civils innocents et aux journalistes sauvagement et stupidement abattus en Irak par des soldats américains ivres d’en découdre, images révélées par Wikileaks, on s’en souviendra. Waters n’a pas oublié non plus de rendre hommage au jeune Jean-Charles de Menezes, abattu dans le dos par la police britannique parce qu’il courrait dans les couloirs du métro et donc pris pour un terroriste potentiel.

Toutes les illustrations du spectacle sont souvent retravaillées à partir des dessins originaux de l’illustrateur Gérald Scarfe : elles ajoutent indéniablement un petit plus qui renforce considérablement l’oeuvre.

Si The Wall mettait en avant le génie et les souffrances de Roger Waters à l’époque,aujourd’hui l’oeuvre a largement dépassé son créateur.

Waters et ses musiciens apparaissent ici réellement au service de “The Wall”.

The Wall et son message universel, pacifiste, humaniste et dès lors intergénérationnel sera encore joué sur scène dans 50 voire 100 ans.

Is there anybody out there…?

(une des très très nombreuses vidéos réalisées par les fans et disponibles sur Youtube)

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