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Review express de "Rattle That Lock", le nouvel album de David Gilmour

Rattle that Lock, le meilleur album de David Gilmour ?

rattlethatlock

Rattle That Lock est non plus signé – contrairement à ce qu’indique le sticker sur la pochette – par la « voix et la guitare » de Pink Floyd mais bien par un auteur/compositeur à part entière.
Si le son de la guitare nous rappelle, de temps à autre, l’aventure Floydienne, on est globalement plus proche ici de l’ambiance d’un album de Chris Rea, de Leonard Cohen voire même parfois d’Eric Clapton.
L’héritage de Pink Floyd ne semble plus peser lourdement sur les épaules de Gilmour, Rattle That Lock est un album apaisé et personnel dans lequel le musicien revient avec sérénité sur la disparition de sa mère (Faces of Stone), envoie un message bienveillant d’amour et de liberté à ses enfants (Dancing Right In Front Of Me) ou encore nous emmène avec subtilité sur des terrains jazzy jusqu’alors inexploités (The Girl In The Yellow Dress).
Non pas le meilleur album sur lequel on retrouve David Gilmour mais probablement son oeuvre la plus personnelle et sa meilleure aventure en solo.

Tracklist:

“5 A.M.”
“Rattle That Lock”
“Faces of Stones”
“A Boat Lies Waiting”
“Dancing Right in Front of Me”
“In Any Tongue”
“Beauty”
“The Girl in the Yellow Dress”
“Today”
“And Then …”


 

 

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Quelques notes sur le concert de Roger Waters le vendredi 27 mai à Anvers

Roger Waters – Tournée The Wall 2011 (European leg) – Anvers, le vendredi 27 mai.

Performance particulièrement impressionnante pour Roger Waters et son groupe pour cette première soirée dans un Sportpaleis plein à craquer.

Vers 19h, la salle commence à se remplir, la scène est déjà prête. On y voit des morceaux du mur partiellement érigé, des briques sont disposées à l’arrière-plan, prêtes à servir à l’élever jusqu’à l’isolement total du groupe à la fin de la première partie du spectacle.

L’attente se déroule au son d’une sélection musicale de chansons politiquement engagées réalisée par Roger Waters. Il a choisi méticuleusement des titres de l’histoire du rock, des morceaux qui nous donnent déjà un avant-goût de ce qui est à venir : “Masters of War” de Bob Dylan, “I Shall be Released”, “People Get Ready” de Curtis Mayfield (un des hymnes du  mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis).

Ces morceaux engagés transmettent un message politiquement fort à qui peut l’entendre. Hommage également à John Lennon aussi avec “Mother”et “Imagine”, ce manifeste libertaire.

Lorsque j’avais rencontré Roger Waters en 2006 à Paris, il m’avait confié que le premier album de Lennon, “Plastic Ono Band”, avait été pour lui une véritable puissante source d’inspiration pour le travail qu’il allait réaliser dans les années 70 avec Pink Floyd. Pour mémoire, sur l’album “Plastic Ono Band”, John Lennon évacuait les blessures de jeunesse en hurlant – littéralement – sa douleur, suivant en cela les applications de la thérapie du « cri primal » d’Arthur Janov. Thérapie suivie à cette époque par John Lennon auprès du célèbre thérapeute.

On peut désormais imaginer à quel point cela a influencé des albums comme “The Wall” ou “Final Cut” de Pink Floyd qui sont d’une certaine façon de grandes séances de thérapie musicale pour Waters.

Cependant, le show qui nous attend sera nettement moins personnel qu’à l’époque : il trouve désormais une dimension universelle.

Ce spectacle provoque un grand choc. D’abord émotionnel et ensuite intellectuel. Visuellement très impressionnant,  mais aussi musicalement parlant, du très grand art, avec plus ou moins la même équipe qu’à l’habitude, au sein de laquelle on retrouve les guitaristes Snowy White (qui a joué sur toutes les versions live de The Wall : 80-81/90) et Dave Kilminster, le batteur Graham Broad,  aux claviers Jon Carin (fidèle des carrières solo de Waters ainsi que du Pink Floyd version David Gilmour) et Harry Waters ; quelques nouveaux aussi comme le chanteur Robbie Wycoff qui assure brillamment toutes les parties vocales, originellement chantées par David Gilmour.

De manière prévisible – et Waters l’avait bien précisé en mai 2010 à Londres lors de la conférence de présentation de cette imposante tournée –  la musique est la même que celle de l’album de 79 et de la tournée originale. On évite ici les quelques fautes de goût lors de l’impressionnante  prestation de Waters et de son  groupe à Berlin le 21 juillet 1990, quelques mois après la chute du mur. Ces erreurs étaient heureusement un peu masquées par l’extraordinaire émotion qui régnait alors à cet endroit emblématique du monde.

Mais surtout, et cela fait la qualité de ce nouveau spectacle, c’est l’aspect profondément moderne et contemporain du message que Waters nous propose.

En effet, si la musique n’a pas changé, le visuel lui, a évolué, et s’est mué en un sévère pamphlet moderne, critiquant ouvertement la société de consommation et l’engagement de nombreux pays dans les guerres et les dictatures, proclamées ou non.

Par exemple, cette idée est très bien rendue par l’image de ce monde enfermé et sourd entre les écouteurs d’une célèbre marque de lecteur MP3. Civils, soldats et dictateurs étant tous dessinés assourdis par le fameux casque blanc, emblème des publicités d’une célèbre marque. Son iCreate est transformé ici en iKill ou encore iProfit et l’image de la libération apparaît, lorsqu’une petite fille se décide à retirer son casque et à écouter ce qui se passe réellement autour d’elle, de nous.

Avant de relancer l’aventure “The Wall”, Roger Waters a eu la bonne idée de demander à des fans du monde entier de lui envoyer des photos de personnes disparues pendant la seconde guerre mondiale,  ainsi qu’au cours de toutes les guerres qui ont suivi.

Waters a sélectionné ces images et il nous offre une galerie très digne de portraits, assortis des date de naissance et date du décès, ainsi que le conflit qui les a vu mourir. Hommage est ainsi rendu à cette foule d’humains disparus, non seulement pendant la seconde guerre mondiale et ce des deux camps, mais aussi à une jeune militante iranienne ou encore à des civils innocents et aux journalistes sauvagement et stupidement abattus en Irak par des soldats américains ivres d’en découdre, images révélées par Wikileaks, on s’en souviendra. Waters n’a pas oublié non plus de rendre hommage au jeune Jean-Charles de Menezes, abattu dans le dos par la police britannique parce qu’il courrait dans les couloirs du métro et donc pris pour un terroriste potentiel.

Toutes les illustrations du spectacle sont souvent retravaillées à partir des dessins originaux de l’illustrateur Gérald Scarfe : elles ajoutent indéniablement un petit plus qui renforce considérablement l’oeuvre.

Si The Wall mettait en avant le génie et les souffrances de Roger Waters à l’époque,aujourd’hui l’oeuvre a largement dépassé son créateur.

Waters et ses musiciens apparaissent ici réellement au service de “The Wall”.

The Wall et son message universel, pacifiste, humaniste et dès lors intergénérationnel sera encore joué sur scène dans 50 voire 100 ans.

Is there anybody out there…?

(une des très très nombreuses vidéos réalisées par les fans et disponibles sur Youtube)

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Un film sur le créateur de la pochette de Dark Side of the Moon: Storm Thorgerson

Storm Thorgerson est un personnage illustre de l’histoire du rock. Pourtant il ne joue d’aucun instrument, n’est pas producteur, ni manager… Storm Thorgerson est photographe, réalisateur et designer et c’est lui qui a – notamment – conçu la plupart de la pochette des grands albums de Pink Floyd. Un film/documentaire sur sa carrière sortira en mars, petit aperçu …

Le film, signé par le réalisateur new-yorkais Roddy Bogawa, s’intitule « Taken By Storm » et nous plonge dans la carrière absolument passionnante de ce génie de la réalisation de pochettes « rock ». A travers les témoignages de musiciens et amis de Storm Thorgerson, on redécouvre l’histoire de la réalisation des pochettes d’albums de Pink Floyd mais aussi de Led Zeppelin (« Houses of the Holy »), de Peter Gabriel, de Muse,  de Mars Volta,  de 10cc, de Dream Theater ou encore des Cranberries. Robert Plant, David Gilmour, Peter Gabriel et de nombreux autres sont la pour témoigner de la qualité du travail artistique de Storm Thorgerson mais aussi de leur amitié qui remonte parfois plus de 30 ans…

« Taken by Storm » sera diffusé en avant-première le 11 mars prochain lors de la cérémonie du SXSW Festival d’Austin, Texas, aux Etats-Unis. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que le film soit distribué en Europe. En attendant, une petite bande annonce ci-dessous:

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Arnaque'n'roll

Ce jeudi, j’avais un entretien téléphonique prévu avec Raphael Ravenscroft, saxophone reconnu pour avoir joué sur le célèbre « Baker Street ». A mon grand étonnement, ce dernier s’est avéré être plus que décevant … petit recit …

Il m’arrive régulièrement de rencontrer ou d’interviewer par téléphone de nombreux acteurs et actrices du rock dans le cadre de la réalisation de l’émission du « Making-of de Marc Ysaye » sur Classic 21. Dans 95% des cas, cela se déroule très bien et on termine ces entretiens avec de chouettes anecdotes et le sourire au lèvre. Pour les besoins de l’émission, je rencontre aussi bien des musiciens du premier que du second plan. Par premier plan, j’entends les « stars », les musiciens et les membres du groupe qui ont signé l’album mais il m’arrive également d’interviewer des musiciens du second plan (à ne pas confondre avec « musicien de seconde zone », ça n’a rien à voir). Ceux-ci sont généralement des « side mens/womens », des musiciens, musiciennes de studio, des producteurs, ingénieur du son etc. Souvent, ces musiciens de « second plan » s’avèrent être plus intéressants grâce à leurs anecdotes et petites histoires relatives à la « fabrication » des albums. Pourquoi? Tout simplement parce qu’ils ont plus de recul que l’artiste de premier plan, et donc ont un souvenir souvent plus clair et plus « réaliste » des faits.

Donc, comme à mon habitude, je me lance dans des recherches en vue de la réalisation du « Making-of » de l’album « City to City » du regretté Gerry Rafferty. Je décide de contacter deux musiciens clefs de la session: le saxophoniste Raphael Ravenscroft, célèbre pour son travail sur « Baker Street » ainsi que le guitariste Hugh Burns, exellent guitariste de session qui joue sur l’ensemble de l’album et que l’on a également vu aux côtés de Paul McCartney, George Michaël, Jack Bruce ou encore Alain Souchon. Je commence par « Monsieur Ravenscroft » et échange un mail sympathique avec sa femme qui me communique son numéro de téléphone. Elle me dit de l’appeler quand je veux à propos de la réalisation de ce « Making-of » hommage à Gerry Rafferty. Le lendemain matin, je reçois un mail de son manager, le ton est nettement moins sympathique. Ce dernier m’explique que de nombreux journalistes sollicitent Raphael Ravenscroft à propos de l' »actualité » et donc me demande si nous pouvons faire un « geste commercial ». Choqué par ce message, je lui réponds qu’en interview, il s’agit toujours d’un échange promotionnel et qu’il n’est donc pas question de parler d’argent mais bien de  mettre en avant le travail de son artiste ainsi que son actualité (Ravenscroft est toujours actif aujourd »hui).

Le ton se radoucit et le manager accepte, s’excusant presque de sa demande plutôt maladroite. Le rendez-vous est pris et je lui téléphone donc à l’heure convenue. Pas de réponse. Après une demi-heure d’attente je lui envoie un mail pour lui demander de reporter l’interview à plus tard. Il s’excuse et reporte l’interview au lendemain matin. Le lendemain, c’est le jour « J », j’ai enfin Raphaël Ravenscroft…

Petit résumé de la conversation:

LR: Bonjour Raphael, ravi de vous avoir sur notre antenne. Nous allons évoquer la mémoire du regretté Gerry Rafferty et parler de l’album « City To City ». Sur cet album, vous jouez sur deux titres « Island » et le plus que célèbre « Baker Street. Quels sont vos souvenirs de l’enregistrement de cet énorme tube?

RR: Aucun …

LR: Pardon? Vous avez bien gardé quelque chose de cet enregistrement ….

RR: C’était juste un boulot, je n’en ai pas de souvenirs … Mais par contre j’ai adoré joué avec David Gilmour sur sa tournée « About Face » et j’ai aussi un nouveau projet en cours blablabla …

Autrement dit, lui et son manager m’ont complètement roulé … De plus, je trouve ça particulièrement malvenu d’essayer de faire sa promo pour un nouveau projet alors que l’on est censé rendre hommage à un musicien aujourd’hui disparu.

Je ne sais pas si réponse aurait été différente si on l’avait « payé » mais il est fort à penser que si il faut le coup à d’autres journalistes, on ne risque pas trop d’entendre parler de son nouveau projet. En tout cas, moi, je n’en parlerai pas…

Heureusement, j’ai eu l’occasion d’avoir en ligne Hugh Burns, l’autre musicien que j’avais contacté pour la réalisation de l’émission, et lui a été tout à fait charmant et a rendu un très bel hommage à un artiste pour qui il avait énormément d’estime. La suite ce sera dans le « Making-of » sur Classic 21 …

Alors, certains vont dire:  « Oui, mais il faut comprendre Ravenscroft, il  a été payé 30 livres pour son solo de saxophone à l’époque, il s’est fait arnaquer etc ».

S’il ne voulait pas parler de cette session, j’aurais très bien compris: il suffisait juste de répondre par la négative à mon mail. Ce n’est pas mon genre d’insister lourdement. Soit dit en passant, ok, il a été payé 30 livres pour sa participation au titre et le morceau a fonctionné – partiellement – grâce à lui mais n’oublions pas de préciser qu’à partir de ce moment-là, on lui a proposé de travailler avec des artistes aussi prestigieux que Pink Floyd, ABBA, Marvin Gaye, Robert Plant et bien d’autres…

Bref, Monsieur Ravenscroft vous m’avez déçu mais bon … bonne route quand même…

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Et si Jeff Beck avait été le guitariste de Pink Floyd?

pinkjeff

 « Et si Jeff Beck avait été le guitariste de Pink Floyd? »

Ce titre parait énorme, un peu comme un scénario d’un bon vieux film américain de science fiction… Et pourtant, cela aurait très bien pu avoir lieu.

Vous ne me croyez pas? La réponse en son (extrait d’une interview que j’ai réalisé avec Jeff Beck par téléphone il y a quelques semaines)

Qu’en pensez-vous? Que serait devenu Pink Floyd avec Jeff Beck et sans David Gilmour?

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