Archives de catégorie : Interviews

Interview avec Joseph Mount de Metronomy (avril 2014)

J’ai eu le plaisir de rencontrer Joseph Mount, le fondateur et compositeur du groupe anglais Metronomy. Très relax – et fatigué – il m’a reçu dans les coulisses de l’Ancienne Belgique, quelques heures avant le début du concert archi sold out dont vous pouvez retrouver ma review et les photos ici.

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Joseph portait un beau survet, très différent de son costume de scène…

1)      Ce qui m’a frappé à la première écoute de ce nouvel album c’est l’importance des chœurs sur celui-ci. Pouvez-vous m’expliquer votre démarche à ce propos lors de l’enregistrement ?

JM : Avec ce nouvel album, j’ai pensé qu’il serait bien d’avoir un groupe qui assure les chœurs sur les morceaux. J’ai toujours aimé les chœurs. Sur l’album précédent (« English Riviera »), il y en avait déjà beaucoup mais je me doublais moi-même ou Anna (Prior, la batteuse) en faisait également un peu. Mais sur cet album, je me suis dit que ce serait bien d’avoir de nouvelles voix, de nouvelles textures à ajouter à l’ensemble. Ça a apporté quelque chose et je me dis dit que c’était le bon moment de la faire.

 

2)      Une question à propos du concept de cet album « Love Letters ». On ressent une certaine nostalgie avec des titres parfois assez tristes… Quelle était votre idée lorsque vous avez commencé à travailler sur ce nouvel album ?

JM : J’ai commencé à travailler sur cet album sans avoir un concept. L’idée originelle pour cet album était de l’enregistrer dans un studio analogique et de le réaliser à l’ancienne. Et je pense que ça lui a donné cet aspect assez 60’s. Mais il n’y avait vraiment pas de concept au départ. Notre vie dans le groupe a été essentiellement consacrée à tourner un peu partout durant les deux dernières années. Mon expérience de vie a donc été assez limitée et je ne pouvais rien en tirer pour l’écriture. Je pouvais parler du fait de voyager, de communiquer… mais ce n’est qu’à partir du moment on l’on a regroupé quelques idées et que le titre « Love Letters » est apparu que j’ai réellement senti que quelque chose se passait. La seule idée solide au départ était d’enregistrer en analogique…

 

3)      Et quand ça s’est développé par la suite … parce que quand on écoute l’album du début à la fin, il y a réellement un concept…

JM : Oui, d’une certaine façon. Mais ce n’est pas quelque chose que j’ai voulu spécialement, ça c’est fait tout seul et ça s’est fait plutôt bien je pense.

 

4)      C’est votre second album avec le nouveau line-up du groupe, celui qui vous appelez vous-même Metronomy 2.0. Comment pouvez-vous décrire l’ambiance en studio durant l’enregistrement de « Love Letters » ?

JM : C’était différent, il y a avait différentes configurations. Il y avait des sessions plus « électro » durant laquelle Oscar (Oscar Cash, collaborateur de Joseph Mount depuis 2008) et moi travaillions sur nos équipements. Et puis il y avait des sessions plus « fun » quand nous enregistrions tous ensemble. Vous savez quand vous enregistrez avec cet ancien matériel analogique, l’idée est d’enregistrer un morceau en entier en une seule prise et c’était très amusant à faire. Et l’atmosphère était toujours très relax. C’est véritablement dans ce genre d’ambiance que je veux produire un album, une ambiance relax, un album comme cela doit être enregistré dans de telles conditions. Et c’était vraiment bien.

Metronomy, from left, Joseph Mount, Anna Prior, Gbenga Adelekan and Oscar Cash
Metronomy : Joseph Mount, Anna Prior, Gbenga Adelekan et Oscar Cash

 

5)      Et l’enregistrement a pris combien de temps en tout ?

JM : Ca s’est étalé sur plusieurs mois, mais si l’on devait faire une estimation condensée du temps que ça a pris, je dirais que ça a véritablement pris 2 mois et demi. Plutôt bien et court … Oui, ça pourrait être plus court (rires)

 

6)      Mais peut-être pas pour ce genre de musique …

JM : Effectivement, je pense que non …

 

7)      C’est de la musique très produite …

JM : Oui, oui, il faut du temps …

 

8)      Sur l’album précédent, « English Riviera », il y avait une espèce de touche très pop 70’s, un peu à la Fleetwood Mac. Ici sur « Love Letters », le son est peut-être un peu moins précis avec ici un aspect plus Motown. Comment pouvez-vous décrire le son de « Love Letters » ?

JM : Le son est très … très simple. L’idée était que ça devait sonner très simple et minimaliste. Le fait d’enregistrer en analogique a également influencé le son. J’essayais d’obtenir ce son et cette atmosphère très 60’s. J’ai écouté beaucoup de choses durant la réalisation de l’album. Je pensais à la façon dont les musiciens de la Motown ou encore les Beatles enregistraient à l’époque. Ça a été une source d’influence effectivement.

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Love Letters

 

 

9)      Je voulais savoir… quel a été le déclencheur de votre passion pour la musique quand vous étiez enfant ? Avez-vous été inspiré par un artiste, un groupe en particulier ?

JM : Non, ce n’est pas arrivé comme ça. Le point de départ, ça a été la batterie. Je n’étais pas encore vraiment fan de musique mais je cherchais quelque chose d’amusant à faire, je jouais au football aussi, mais je ne trouvais rien d’aussi gratifiant que de jouer de la batterie, de la musique. Je ne me suis jamais dit en voyant quelqu’un à la télévision : « oh, j’aimerais être célèbre comme lui ». Je jouais de la batterie et c’était génial. J’avais 10 ans…

10) Et finalement, je sais que vous êtes très fan des productions léchées. Quel est pour vous l’album le mieux produit de l’histoire?

JM: Mmm…. ce serait quelque chose de Stevie Wonder c’est certain… (il réfléchit longuement). Je dirais « Fulfillingness’ First Finale ».

 

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Quelques clips pour découvrir le groupe :



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Interview de James Edward Bagshaw, leader de Temples et sortie de l'album "Sun Structures"

Je me suis rendu à Londres il y a quelques jours et, à la vitrine de tous les bons disquaires, est mis en avant un album : « Sun Structures » des Temples. Originaire de Kettering (Northamptonshire), le groupe de rock psychédélique a vu le jour en 2012 et aujourd’hui il est considéré comme l’une des meilleures formations britanniques par Noel Gallagher ou par l’ex-Smiths, Johnny Marr. Rencontre avec James Edward Bagshaw, chanteur, guitariste et co-compositeur de l’ensemble des titres avec le bassiste Thomas Warmsley.

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 1) Quelques mots sur la création du groupe ?

JB : En fait, au début, ce n’était pas prévu que ce projet devienne véritablement un groupe.  C’était juste Thomas et moi et on échangeait des idées, des idées à propos de morceaux. Et puis on a fini par enregistrer 4 titres nous-mêmes, chez nous. Et puis on les a mis en ligne. Et donc, on a dû donner quelques concerts et c’est ainsi que le groupe – tel que l’on le connait aujourd’hui – a pris forme.

2)  En combien de temps avez-vous enregistré ce premier album « Sun Structures » ?

JB : L’album a été enregistré sur une période d’un an parce qu’au même moment, on n’arrêtait pas de tourner. Si nous n’avions pas autant donné de concerts, cela aurait pris maximum 3 semaines. Mais, là, avec notre agenda de concerts, ça s’est étalé sur une année entière. Finalement ça a donné à l’album un peu d’air… On avait le temps de faire évoluer les titres, il y a des choses inconscientes qui se produisaient lorsque l’on tournait et qu’on était sur la route et puis, en studio, avant d’enregistrer un morceau on se disait « pourquoi n’essayerait-on pas de faire ceci ou cela… ? ».

3)   Un mot sur vos influences musicales. Il est évident – à l’écoute de l’album – que vous avez été influencé par le rock psychédélique des années 60…

JB : Oui et aussi nous aimons la musique classique, Chopin… mais aussi les musiques de film, particulièrement ce qu’a fait John Barry. Une autre source d’inspiration est l’album « Days of Future Passed » des Moody Blues qui a proposé un très bon métissage entre instrumentation classique et pop music avec le travail de musiciens classiques qui jouent très bien, parfois trop même. Evidemment, nous ne disposions pas d’un orchestre classique pour nous accompagner et donc l’album a été écrit avec les limites qui nous ont été imposées. Par exemple,  l’usage d’un mellotron. Mais ça nous a permis de ne pas nous prendre la tête sur certaines orchestrations et ainsi de ne pas perdre l’essence de ce qu’on voulait faire.

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Le mythique « Days of Future Passed » (1967) des Moody Blues, grande influence pour Temples

4)  J’ai vu une vidéo sur Youtube sur laquelle on peut vous voir enregistrer une reprise du Waterloo Sunset des Kinks sur une chaine de radio française.  C’est une très belle version. Que pouvez-vous me dire à propos des Kinks, de Ray Davies, et de leurs influences sur votre musique, sont ils importants pour vous?

JB : Oui, aux côtés d’autres grands groupes britanniques qui dressent un portrait « British » dans leurs musiques. Ce côté excentrique… Ray Davies écrit non seulement de très belles paroles poétiques… lui et Dave Davies, tout cela sonne très anglais. Et si vous êtes anglais, vous avez ce côté presque musicalement patriotique en vous… Vous savez les Kinks, les Beatles, T.Rex, Bowie, Eno… Toutes ces personnes ont ce côté unique, excentrique et une façon très « british » de proposer de la musique.

 

5)   Quand vous étiez enfant, comment avez-vous découvert toute cette musique formidable. Était-ce avec vos parents, vos amis… ?

JB : J’ai commencé assez jeune. Mes parents avaient de bons goûts en musique. Ils étaient surtout branchés par la Motown que j’apprécie beaucoup. Et puis Elvis, les Beatles. Mais je me souviens aussi qu’il détestait particulièrement Bowie et donc je me suis lancé dans une quête pour aimer Bowie …

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Rencontre avec Charlie Jones à l'occasion de la sortie de "Loveform"

Vous vous souvenez probablement de ce jeune bassiste aux cheveux longs qui accompagnait Jimmy Page et Robert Plant dans leurs aventures Page/Plant en studio et en live entre 1994 et la fin des années 90 et le début des années 2000… Devenu bassiste du groupe électro britannique Goldfrapp, Charlie Jones nous propose aujourd’hui « Loveform », un album instrumental fascinant mélangeant jazz, rock, musique classique et quelques éléments de musique électronique. Rencontre avec un musicien complet, passionnant et inspiré. 

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1)      Dans ce premier album « Loveform », on retrouve  du jazz, du rock, des éléments de musique classique. Certains passages peuvent même évoquer l’ambiance de certaines bandes originales de films. Il est difficile d’ « étiqueter » l’album. Comment décririez-vous le style de l’album en quelques mots ?

CJ : C’est un album très sonique… Tout d’abord, c’est plus un album émotionnel qu’intellectuel. Il fait plus appel à notre émotionnel du point de vue de sa musicalité. Il fait écho à différentes influences, différents styles musicaux du passé, le tout mélangé avec – je l’espère – une certaine harmonie qui donne du sens à l’ensemble. Pour moi, quand j’écoute de la musique rock, de la musique classique ou du jazz… je trouve qu’il y a une sorte de terrain commun entre ces styles. Mais définir le style, le genre de l’album, ce n’est pas évident. Certains disent qu’il a un aspect cinématographique, visuel, et je comprends ce point de vue, mais je n’ai pas conçu la musique avec cela à l’esprit.  C’est un voyage…

2)      Pendant combien de temps avez-vous travaillé à ce premier album solo ?

CJ : Cela m’a pris plus ou moins deux ans. Mais j’ai écrit l’ensemble, intimement, sur une plus longue période. La plupart de l’album – c’est amusant – a été écrit au piano. Et puis j’ai commencé à créer mes propres sons. J’ai un studio à la maison rempli de vieux effets vintages et j’ai ainsi créé des sons qui pouvaient donner un impact émotionnel aux différentes instrumentations.

3)      Avez-vous eu – d’une certaine façon – des influences musicales extérieures lorsque vous avez écrit ces morceaux ?

CJ : Oui je pense et aussi les influences extérieures de ma propre vie. De toutes ces observations que j’ai réalisées. Comme un voyage en tant que musicien mais aussi en tant que mari et père.

4)      Pour l’enregistrer, vous avez mis à contribution quelques-uns de vos amis comme John Baggott ou encore Clive Deamer … Que pouvez-vous nous dire à propos de leurs contributions à cet album ?

CJ : Bien, prenons John Baggott par exemple. C’est un pianiste accompli avec lequel j’ai travaillé de nombreuses années aux côtés de Robert Plant quand j’étais dans son groupe. Il a aussi collaboré avec Massive Attack. J’écrivais un morceau au piano puis il le jouait en tant que musicien sur l’album, avec sa propre habilité de pianiste. C’était un peu la même chose avec Clive Deamer : j’avais une idée très claire de ce que je voulais sur l’album. Il y a quatre ou cinq batteurs différents sur l’album. La raison, c’est que chaque titre a son propre environnement et chaque musicien y apporte sa propre touche dans l’interprétation musicale.

5)      Il y aussi Alison Goldfrapp – avec qui vous travaillez aujourd’hui – qui est invitée sur la plage titulaire « Loveform ». Que pouvez-vous nous dire à propos de ce titre et de sa participation sur celui-ci ?

CJ : Elle a gentiment accepté de participer à l’album. C’est original mais elle siffle sur ce titre et elle le fait très bien, c’est un peu son instrument si vous voulez. Elle a été d’un grand soutien, personnellement mais aussi pour la sortie de ce premier album solo.

6)      J’ai vu sur votre page Facebook que vous avez donné un concert à Londres il y a quelques jours…

CJ : Oui, effectivement, au Vortex. Le concert a très bien fonctionné. Jouer l’album en live a été une expérience très intéressante. Cinq personnes jouant live avec l’aide de pas mal de technologie. Nous avons utilisé une technique mise au point par un de mes amis, Steve Evans, qui avait aussi travaillé à mes côtés quand nous avons produit le dernier album de Siouxsie Soux. Il a pris différents sons issus de mon nouvel album et les a injectés dans des synthés de façon à pouvoir les reproduire sur scène mais avec un autre sens. En live, c’est une expérience assez étrange. C’est très différent de l’album, plutôt hors du commun, c’est une mixture de jazz, de rock et de classique.

7) Vous avez beaucoup travaillé avec Jimmy Page et Robert Plant à l’époque Page/Plant aussi bien en studio que sur scène. Quel est votre souvenir, aujourd’hui, de cette expérience musicale à leurs côtés ?

Le morceau Big Hair sur l’album est une référence à l’époque où je jouais avec Jimmy Page et Robert Plant et que j’avais des cheveux longs. Ce morceau est vraiment à propos du travail que j’ai réalisé avec eux. J’ai travaillé avec eux sur une très longue période, avec Robert pendant 13 ans et avec Jimmy et Robert pendant 5 ans. L’expérience était… c’était un voyage, un fantastique voyage. Je considère que ça a été un véritable apprentissage en tant que bassiste. J’ai beaucoup appris en travaillant avec eux mais je pense que pour ce qui est de revisiter le catalogue de Led Zeppelin pendant plusieurs années, j’ai été aussi loin que je le pouvais. Travailler avec Robert, en tant qu’artiste solo, c’était très différent. La dynamique est très différente que de travailler avec Jimmy et Robert. Mais dans l’ensemble, ça a été une expérience formidable.

8) Et aujourd’hui vous travaillez en solo et avec Goldfrapp…

CJ : Oui, effectivement. Vous savez la différence entre travailler avec Goldfrapp et Page/Plant… Jimmy Page et Robert Plant font toujours référence au blues… Passer de cette grosse machine qu’est l’héritage de Led Zeppelin à un album comme « Black Cherry » de Goldfrapp qui était, à cette époque, une formation qui faisait ses débuts a été un fameux défi. Mais j’ai trouvé cela extrêmement stimulant d’un point de vue créatif. C’était plus ouvert à l’expérimentation et le groupe n’avait pas peur de proposer des choses hors du commun. Pour moi, en tant qu’artiste, c’est quelque chose de primordial. J’aime toujours beaucoup travailler avec eux aujourd’hui…

 

L’album sur Spotify

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Le "Ska revival" revival … Interview avec Pauline Black des Selecter

Pauline Black? Ce nom vous dit vaguement quelque chose mais vous ne vous souvenez pas vraiment …? Petit indice en bas de votre écran…

« Ah oui… voilà, On My Radio, je me souviens » Maintenant que votre mémoire est revenue, découvrons une petite interview de la chanteuse qui fait son grand retour avec les Selecter. Effectivement il semblerait qu’il y ait un véritable revival du « ska-revival » de la fin des années 70 et du début des années 80. Un revival du revival? Complètement dingue ça … Après Madness, The Specials, The Selecter are back … Petite interview exclusive pour ce blog, puis je vous annonce que vous pourrez entendre très prochainement une interview exclusive de Pauline Black sur Classic 21 dans le cadre de la Nuit du Reggae avec Eric Laforge. Ce sera pour le 14 mai!

Pauline Black est la chanteuse du groupe de ska-revival The Selecter …

LR: Quand et comment êtes-vous tombé amoureuse de la musique ?

PB: Je crois vers 10 ans. En effectuant les tâches ménagères pour ma mère, je chantais alors toutes les chansons de la Motown lorsqu’elles passaient à la radio.

LR: Racontez-nous une histoire amusante de l’époque des Selecter.

PB: Lorsque Gap Hendrickson et moi débutions avec l’orchestre, nous collions des papiers avec les paroles sur le devant de la scène. C’est la raison pour laquelle nous bougions autant à nos débuts 😉 C’était tellement fatigant que nous nous sommes empressés de les apprendre par cœur.

LR: Vous avez également travaillé pour la radio et la télévision, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

PB: J’ai travaillé pour la télé, des théâtres et diverses stations de la radio nationale au Royaume Uni durant ces trente dernières années. J’ai même eu mon propre show dans les années 80 : « Black on Black » (Noir sur noir), le premier programme pour les noirs par des noirs au Royaume Uni. J’ai participé à plusieurs séries de fictions, interprétant divers personnages. J’ai été récompensée de plusieurs prix pour mon interprétation de Billie Holiday sur les scènes londoniennes et pour celle d’une femme américaine du sud profond dans « From the Mississippi Delta » au début des années 90. J’ai présenté plusieurs séries de programmes à la radio traitant du reggae, du ska et du 2-tone ainsi que de  la place  des femmes dans les médias.

LR: Voici donc le retour des Selecter. Que pouvons-nous attendre de votre concert en Belgique ?

PB: La même grande énergie, des chansons de scène comme celles qui ont fait la renommée des Selecter. Gap et moi, les chanteurs des débuts, travaillons avec un merveilleux groupe de musiciens. Nous nous sommes adjoints une section de cuivres et le son est impressionnant. Nous allons jouer des morceaux comme « On My Radio »,  « Too Much Pressure », « Three Minute Hero » & « Missing Words » etc, mais nous allons également faire la promotion de notre nouveau simple : « Big in the Body-Small in the Mind » pour la première fois. Nous pensons qu’il est nécessaire pour des groupes de l’époque des 2-Tone d’aller de l’avant tout en rendant hommage à nos succès du passé.

LR: Qu’écoutez-vous sur votre iPod ou comme CD en ce moment ?

PB: Une toute nouvelle chanson que je viens d’écrire avec Jah Wobble, intitulée : « Rocks ». J’ai rencontré Jah Wobbles en Belgique lorsque son groupe et les Selecter partageaient l’affiche du
Sinner’s Day Festival le 31 Octobre 2010. (le Festival de la Fête du pécheur). Son livre « Memoirs of a Geezer » est publié par Serpent’s Tail qui publiera le mien, « Black by Design »,  le 4 août prochain. Nous sommes devenus amis de manière instantanée et nous avons décidé d’écrire un album ensemble. Ce sera plus expérimental que ce que font les Selecter, mais nos premiers essais sont excellents, je suis donc très impatiente. Mais en ce moment toutes mes pensées vont vers le prochain album des Selecter « Made in Britain » qui est sur le point de se’achever et qui sortira le 1er septembre prochain.

Plus d’informations sur Pauline Black et les Selecter: Le site officiel de Pauline Black

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"Working with…": en studio/sur scène avec … David Bowie

Gail Ann Dorsey accompagne David Bowie depuis de nombreuses années. Elle m’a accordé un entretien exclusif dans lequel elle nous parle de son expérience sur scène et en studio avec ce grand artiste et musicien visionnaire…

LR: Quel est votre meilleur souvenir relatif à votre travail avec David Bowie?

Gail Ann Dorsey: Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai un nombre incalculable de bons souvenirs relatifs à cette expérience que je considère comme ma meilleure, celle qui m’a donné le plus d’inspiration mais aussi la plus exaltante de ma carrière. Le fait d’avoir l’opportunité d’apprendre et de travailler aux côtés d’un des artistes les plus innovants et les plus brillants a été vraiment un rêve devenant réalité, une véritable bénédiction …

Je pense que j’ai déjà répondu à cette question à l’une ou l’autre occasion, mais je réalise, qu’après toutes ces années, mon meilleur souvenir est toujours resté le même. Donc, je dirai toujours, toute la préparation ainsi que que la soirée du 50ème anniversaire de David Bowie au Madison Square Garden de New York en janvier 1997. C’est vraiment ça! Aux côtés de mes récentes expériences musicales aux côtés de la belle Olivia Newton-John ou de temps que j’ai passé aux côtés de l’extraordinaire Jane Siberry, je ne me suis jamais sentie aussi complète, autant en paix avec même-moi, ou encore aussi consciente de mon pouvoir personnel et de mes dons que lors de ce concert à New York.

(« Moonage Daydream » extrait du concert au Madison Square Garden de New York en janvier 1997)

LR: Racontez-nous une histoire amusante/drôle qui vous est arrivée en travaillant avec David Bowie

Gail Ann Dorsey: Honnêtement, je n’en ai pas une qui me vient en tête comme ça. Je suis certaine qu’il y en a beaucoup, mais rien ne me vient directement à l’esprit à ce propos, c’est peut être le terme « drôle » qui m’arrête. Drôle, amusante, c’est subjectif… Laissez-moi réfléchir …

Bien, en fait, il y a bien une sorte d’histoire amusante… Un jour le coiffeur et maquilleur de David a voulu lui jouer un petit tour et j’étais complice. Je venais alors de m’acheter une perruque de type « Tina Turner »et je la portais parfois sur scène pour ajouter un aspect « théâtral » au concert. Un soir, avant un concert, le coiffeur de David, qui était aussi spécialisé au design de perruque, avait quelque peu arrangé ma perruque. L’assistante de Bowie s’était affolé en me voyant près de la scène et se demandait qui être cette « drôle de femme » qu’elle venait de croiser. Evidemment, après quelques secondes, elle avait fini par me reconnaître, mais elle avait été surprise par le fait que ça me donnait un air totalement différent. Alors, elle s’est demandé si j’arriverai à jouer un petit tour à David. Donc nous nous sommes rendues dans sa loge – je portais ma perruque « Tina Turner » – et m’a présenté comme une vieille amie. Elle a ensuite demandé à David si il se souvenait d’avoir travaillé avec moi sur tel ou tel projets. Il m’a serré la main puis, est resté bien poli et a fait semblant de me reconnaître pendant au moins 30 secondes, puis, finalement, il a réalisé que c’était moi et a bien ri …

Bien… je suppose que c’est plutôt amusant comme anecdote, non?

LR: Votre duo sur scène sur le titre « Under Pressure » avec David Bowie a toujours été un des grands moments des concerts de David Bowie lors des ces 10-15 dernières années. Gardez-vous un souvenir précis de cette performance, aujourd’hui?

Gail Ann Dorsey: Bien, je me souviens de la première fois qu’il m’a demandé de chanter le titre avec lui. C’était ‘backstage’ après un des concerts que nous avions donné avec  Nine Inch Nails en 1995, au tout début de ma collaboration avec David. Il m’avait alors parlé de la version qu’il avait enregistré en duo avec Annie Lennox lors du concert hommage à Freddie Mercury à Wembley en 1992. Non seulement, je suis une énorme fan d’Annie Lennox, mais Queen est mon groupe favoris! Le fait qu’on me demande de me mettre à la place de Freddie Mercury, mon héros, et de m’inspirer du style et de l’intensité musicale d’Annie Lennox était pour moi une proposition incroyable. Je me souviens avoir pleuré… Après ça, j’ai relevé le défi… La suite, c’est juste un autre accomplissement miraculeux de mon incroyable histoire musicale… Je me sens si reconnaissante de cette bénédiction…

LR: Pouvez-vous nous parler de vos projets musicaux actuels?

Gail Ann Dorsey: Je travaille actuellement sur différents projets pour différents artistes et on ne sait jamais ce que l’on va me proposer pour la suite. Demain, je vais commencer à travailler sur un album d’une artiste norvégienne, Rebekka Bakken. Ce sera la première fois que j’aurai l’occasion de travailler avec l’un des mes producteurs favoris: Malcom Burn… Concernant ma carrière solo, je suis en train de tergiverser, comme d’habitude, mais la confiance est là, je peux la sentir …

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Comment se retrouver par hasard en pleine session d'enregistrement du nouvel album de dEUS?

J’ai eu l’occasion de le glisser à l’oreille de certains (et certaines) mais la plupart de ceux qui ont reçu l’information étaient dubitatifs quant à l’aspect « hasard » de l’événement. Et pourtant, Eric « La France » Laforge et moi-même nous sommes bel et  bien retrouvé par hasard en studio à Anvers en plein durant les sessions d’enregistrement du nouvel album de dEUS. Petit récit …

rencontre avec dEUS

Début de l’année 2011, je décide de prendre contact avec le producteur canadien David Bottrill afin de lui demander s’il accepterait un entretien téléphone à propos de son travail durant l’enregistrement de l’album « US » de Peter Gabriel. Evidemment, j’ai la réalisation d’un Making-of bien en tête et j’ai besoin d’un témoignage clef…

Bottrill semble la personne idéal pour répondre à mes questions. Ce jeune protégé de Daniel Lanois (légendaire producteur de U2 et fidèle collaborateur de Brian Eno) a commencé sa carrière comme assistant-son sur l’album « So ». Ensuite il est devenu l’ingénieur du son pour la plupart des albums de Gabriel qui ont suivi et est finalement devenu producteur notamment dedEUSMuse ou encore Placebo.

Je le contacte sur son mail auquel est associé l’adresse de son studio au Canada. Quelle n’est pas ma surprise lorsqu’il me répond : « Laurent, je suis actuellement à Anvers, voici mon numéro de téléphone cellulaire pour l’Europe ». Je n’avais absolument aucune information à propos de sa présence sur notre territoire. Anvers? Belgique? Je contacte des personnes proches du groupe : « dEUS ne serait-il pas actuellement en train d’enregistrer dans leurs studios anversois?« . Oui, ils sont en studio en ce moment.

Nouveau mail à David Bottrill:

LR: David ne seriez-vous pas en train d’enregistrer un nouvel album avec dEUS?

David Bottrill: Effectivement Laurent. Je me doutais que tu serais au courant, viens nous rejoindre en studio, on fera l’interview pendant le break avant le dîner.

Le rendez-vous est pris. C’est comme ça qu’Eric Laforge et moi-même débarquions un soir dans la banlieue d’Anvers. Nous sommes accueillis chaleureusement par le producteur à notre arrivée. Il nous ouvre les portes de ce studio impressionnant. Le groupe est occupé à réécouter ce qu’il vient d’enregistrer et ça sonne très bien, on peut s’attendre à une excellent cuvée pour ce dEUS 2011 prévu pour le mois de septembre.

Sur place, c’est un studio très moderne mais très loin des studios à l’américaine rempli de bois laqué. Le studio ressemble plus à une usine d’expérience musicale. Il y a des instruments et des mac books un peu partout, sur le divan, par terre… Des instruments parfois étrange, que l’on voit rarement. Klass Janszoons nous parle d’un instrument qui nous intrigue particulièrement et le producteur nous en joue quelques notes. Bottrill qui nous révèle ensuite les secrets de fabrication de l’album « Us » (que vous découvrirez prochainement sur Classic 21 dans le Making-of). Avec notre accent frenchie plus que reconnaissable, les différents membres du groupe viennent vers nous : « vous parlez français »? Et on discute un peu avec chacun d’entre eux. Après l’interview, Tom Barman, leader du groupe, se montre intéressé par le travail effectué par Bottrill sur « Us ». Barman semble apprécier l’album de Gabriel.

Tom Barman: « Vous enregistrez l’interview de David pour quelle émission? »

LR: « Pour le Making-of de Marc Ysaye sur Classic 21. D’ailleurs nous avions enregistré ensemble une interview à propos de la réalisation de l’album ‘Ideal Crash’ pour l’émission »

Tom Barman: « Ah oui, je m’en souviens. C’est une excellente émission, on l’écoute souvent Mauro et moi quand on est en voiture … »

Plutôt sympa, non? Eric Laforge discute également avec Tom Barman et lui rappelle qu’ils se sont croisés au récent concert de Gorillaz à Anvers, concert que le leader de dEUS a, semble-t-il particulièrement apprécié. Le temps de quelques photos encore et puis nous nous éclipsons discrètement question de laisser les artistes aller se restaurer dans une taverne du coin…

Oui, oui, il s’agissait bien du hasard le plus total, comme quoi le hasard fait parfois bien les choses…

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Cover story: la pochette de "Californication" des Red Hot Chili Peppers par Lawrence Azerrad

En 1999, John Frusciante revient dans les Red Hot Chili Peppers et le meilleur « line-up » du groupe enregistre un album mémorable: « Californication ». La pochette marquera également son époque. Lawrence Azerrad, créateur de la pochette, a accepté de répondre à mes questions à propos de la réalisation de celle-ci. A lire ci-dessous …

Californication (1999): un album majeurs des Red Hot Chili Peppers
  • Comment avez-vous été contacté par les Red Hot Chili Peppers pour travailler sur cette célèbre pochette?

LA: Je travaillais comme jeune directeur artistique pour Warner à l’époque. Anthony Kiedis (le chanteur des Red Hot) souhaitait travailler en étroite collaboration avec un designer. Le dircteur créatif nous a mis en relation. D’après mes souvenirs, lors de notre premier rendez-vous, nous nous sommes directement mis au travail.

  • Quel était le concept de cette pochette mémorable?

LA: La base du concept derrière cette pochette était un rêve qu’avait fait John Frusciante à l’époque. Anthony m’avait simplement décrit le rêve de cette façon: ‘il y avait une piscine, et le ciel était dans l’eau, et l’eau était dans le ciel’. Je travaillais également avec John sur ce projet, mais Anthony était le moteur principal de nos discussions sur l’avancée du travail, Flea, lui, était en Australie. Après, nous avons du traduire ce rêve esthétique en image et cette image devait être une représentation de la musique du groupe, cela devait représenter quelque chose dans lequel le groupe se sentait à l’aise. Avec John et Rick Rubin, le producteur, qui étaient de retour, on devait mettre l’accent sur le fait que ça allait être un album épique. Mon rôle était de communiquer cet aspect à travers la pochette de l’album. Tout cela étant extrêmement inspiré par les célèbres pochettes des grands albums des années 70. Ca m’a influencé sur le choix de ce style de grande image surréaliste à utiliser sur un petite format (CD). L’un des grands challenge a été de trouver la bonne piscine pour la photo. Nous avons fait des essais sur des centaines de piscines différentes de la région de Los Angeles. Celle que nous avons finalement utilisée, c’était une piscine qui appartenait à des amis du groupe et qui était situé dans la vallée de LA.

  • En combien de temps avez-vous réalisé cette pochette?

LA: Il m’est impossible de m’en souvenir précisément, je dirais 5 semaines environ. Finalement, j’ai été enrôlé pour travailler dans tout ce qui entourait la sortie de l’album au niveau du design, donc j’ai travaillé un an avec les Red Hot.

  • Comment pourriez-vous décrire l’ambiance de travail avec les membres du groupe?

LA: Les relations de travail que nous avons eues ont été plus que gratifiantes. J’ai surtout beaucoup travaillé avec Anthony. Il y avait un divan dans mon bureau, juste derrière l’écran. Lui et son assistant Louis travaillaient assis dans ce divan, ils assistaient à l’avancée du travail et ils passaient pas mal de temps dans mon bureau. John venait également, mais plus brièvement, mais j’ai eu l’occasion de travailler plus directement avec lui sur un de ses albums solos. A la fin du projet, ils ont vraiment apprécié ce que j’avais réalisé et étaient très sympas. J’ai vraiment été honoré d’avoir travaillé avec eux.

  • Avez-vous envisagé d’autres concepts que cette piscine?

LA: Bonne question. Il y avait effectivement un autre concept que nous avons envisagé, et ça devait représenter leur sang. Ils avaient littéralement demandé à une infirmière de regrouper leur sang et d’en faire une photo. L’idée était d’élargir leurs traces de sang au microscope et d’en faire une pochette. Visuellement, ça ne fonctionnait pas, et ils voulaient aller de l’avant. C’est ainsi qu’on a commencé à travailler sur le concept de la piscine. Pour ne pas abandonner complètement le concept « sang », j’ai trouvé un docteur/photographe qui était spécialisé dans l’imagerie médicale 3D. En utilisant les images réalisées par le docteur, nous avons réalisés des collages et des motifs dans l’espoir d’un faire un pochette… On a testé différentes choses mais finalement c’est la concept « piscine » que l’on a choisi.

  • « Californication » est aujourd’hui considéré comme un grand classique de l’histoire du rock. Sa pochette est resté gravée dans les mémoires. Comment vous sentez-vous par rapport à cette véritable reconnaissance du public?

LA: C’est toujours agréable quand le travail de quelqu’un peut prendre part dans un projet aussi spécial, musicalement et culturellement parlant. En tant que graphiste, l’aspect le plus gratifiant est de savoir que mon travail est apprécié. La pochette représente une sorte d’icône de l’album et savoir que les fans l’apprécient est vraiment gratifiant. Le processus de travail graphique a vraiment est le fruit d’une véritable collaboration avec le groupe, étape par étape. Les médias et la culture évoluent sans cesse mais je suis convaincu que la rôle de la pochette persistera. Ce ne sera peut être plus sur une boite de CD, mais ça restera une icône, un symbole d’un album.

  • Pour conclure, parlez-nous de votre travail aujourd’hui et des musiciens avec lesquels vous collaborez actuellement

LA: Depuis 2001, je suis graphiste indépendant, sur www.laddesign.net . J’ai eu l’occasion de continuer mon travail avec des groupes et artistes musicaux (Herbie Hancock, Wilco, Brad Mehldau sont mes clients les plus récents). Mais ma clientèle s’est aussi étendue et je réalise des identités visuelles pour des hotels, des spas, des films et des agences media… J’ai véritablement un vaste réseau de clients dans des domaines différents. Mon objectif principal est de concevoir quelque chose de visuel qui soit mémorable et durable. Pour moi, le graphisme reste une passion, je m’amuse beaucoup quand j’arrive à ce résultat.

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Iggy Pop à Paris (conférence de l'album "Préliminaires")

J’ai eu la chance d’assister jeudi dernier (26 mars) à la conférence de presse d’Iggy Pop qui se déroulait à Paris dans un hôtel prestigieux situé non loin du Louvre. Alors que la conférence n’avait pas encore commencé et que j’attendais, avec les autres journalistes présents, l’arrivée de la star du jour, quelle ne fut pas ma surprise de sentir une main tapoter mon épaule et d’entendre l’accent américain très reconnaissable de l’Iguane me dire « Hey man, hi, how are you? ». Je me retourne et effectivement c’était bien lui, Iggy Pop en personne, qui arrivait, très cool, dans la salle de conférence de l’hôtel. Sympa pour une première impression (oui, je dois l’avouer, je suis un peu fan…)

C’est mon collègue Gilles Verlant (de l’émission 80’s sur Classic 21) qui animait la présentation de ce nouvel album. Alors, me direz-vous, de quoi est consitué ce disque « Préliminaires »?

Pour résumer les choses, « Préliminaires » n’est pas un album rock d’Iggy Pop, on est ici très loin des sonorités survoltées des Stooges ou du dernier album en date en solo (« Skull Ring »). C’est le jazz et la chanson française qui ont influencé Iggy sur ce nouveau LP.

 

une des photos d'Iggy Pop que j'avais prise lors du TW Classic 2008
une des photos d'Iggy Pop que j'avais prises lors du TW Classic 2008

 

Le point de départ de cette nouvelle aventure, que l’on peut considérer d’une certaine façon comme un « concept-album » (oui, oui, Iggy l’a presque avoué! Pas mal pour un type que l’on considère parfois comme l’un des parrains du punk), c’est le bouquin de Houellebecq « La possibilité d’une île ». Iggy est tombé littéralement amoureux de ce livre et s’est lancé, tout seul, dans la réalisation de nouvelles chansons basées de près ou de loin sur cette histoire.

Oui, tout seul comme un grand, simplement ‘armé’ de sa guitare acoustique. Puis, le projet a évolué tranquillement. A une moment, il a été question d’habiller ces morceaux et pour ce faire, il a eu besoin de musiciens. Mais l’Iguane n’avait pas trop envie de se rendre en studio, de rencontrer des musiciens et donc … il ne l’a pas fait! Des musiciens ont enregistré leurs parties musicales dans leur coin et le tout a été envoyé, mixé et rajouté aux enregistrements initiaux. Pour la production de la galette, Iggy a recontacté son ami et ancien bassiste (des 90’s) Hal Cragin.

Alors, après écoute, ça ressemble à quoi? Et bien, et il ne l’a pas caché, l’atmosphère est assez semblable à celle d' »Avenue B », l’album le plus introspectif et le plus personnel de la carrière du chanteur. C’est donc Iggy le crooner que l’on retrouve ici, l’Iggy « destroy » a semble-t-il pris quelques jours de congés. Cependant, ça reste un disque d’Iggy Pop et non pas de James Osterberg (il nous l’a précisé).

Perso, l’Iggy crooner me plait autant que l’Iggy « Raw Power », donc c’est du très bon cru.

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Iggy & Me après la conférence à Paris

 

Dernière chose, on y retrouve une reprise des « Feuilles Mortes », classique de la chanson française qui avait été  interprété à l’époque par Yves Montand. Iggy se la joue francophile, et ça fonctionne! Il nous a avoué être un grand amateur de chansons françaises. A la maison, loin de la scène, l’Iguane se délecte en écoutant Brel, Gainsbourg, Ferré et même Piaf (mais bon, pas tous les jours, comme il l’a précisé non sans humour).

« Préliminaires » sortira le 18 mai prochain.

Ecoutez Iggy nous parler de ce nouvel album (chez lui, tranquilou, à la maison):

 
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