Archives mensuelles : février 2014

Au revoir Paco de Lucia …

En guise d’hommage au guitariste de flamenco Paco de Lucia qui s’est éteint hier, j’avais envie de revenir sur un moment clef de sa carrière musicale… Souvenirs en musique…

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C’est en 1981 qu’est paru ce superbe enregistrement public capturé le 5 décembre 1980 au Warfield Theater de San Francisco. Sur scène, trio de géants de la guitare avait décidé de s’associer: Paco de Lucia, John McLaughlin et Al Di Meola. Le résultat: un mix subtil de jazz, de flamenco porté par des maîtres du genre.

L’album s’ouvre avec Mediterranean Sundance, une composition d’Al Di Meola couplée au Rio Ancho de Paco de Lucia. Cette première plage de « Friday Night in San Francisco » est un véritable chef d’oeuvre co-interprété par Al Di Meola et Paco de Lucia. Ce n’est pas rock au sens strict du terme, je vous le concède, mais quel plaisir. Ecoutez-ça …

Et si vous avez Spotify l’album complet est disponible ci-dessous:

 

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Rencontre avec Charlie Jones à l'occasion de la sortie de "Loveform"

Vous vous souvenez probablement de ce jeune bassiste aux cheveux longs qui accompagnait Jimmy Page et Robert Plant dans leurs aventures Page/Plant en studio et en live entre 1994 et la fin des années 90 et le début des années 2000… Devenu bassiste du groupe électro britannique Goldfrapp, Charlie Jones nous propose aujourd’hui « Loveform », un album instrumental fascinant mélangeant jazz, rock, musique classique et quelques éléments de musique électronique. Rencontre avec un musicien complet, passionnant et inspiré. 

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1)      Dans ce premier album « Loveform », on retrouve  du jazz, du rock, des éléments de musique classique. Certains passages peuvent même évoquer l’ambiance de certaines bandes originales de films. Il est difficile d’ « étiqueter » l’album. Comment décririez-vous le style de l’album en quelques mots ?

CJ : C’est un album très sonique… Tout d’abord, c’est plus un album émotionnel qu’intellectuel. Il fait plus appel à notre émotionnel du point de vue de sa musicalité. Il fait écho à différentes influences, différents styles musicaux du passé, le tout mélangé avec – je l’espère – une certaine harmonie qui donne du sens à l’ensemble. Pour moi, quand j’écoute de la musique rock, de la musique classique ou du jazz… je trouve qu’il y a une sorte de terrain commun entre ces styles. Mais définir le style, le genre de l’album, ce n’est pas évident. Certains disent qu’il a un aspect cinématographique, visuel, et je comprends ce point de vue, mais je n’ai pas conçu la musique avec cela à l’esprit.  C’est un voyage…

2)      Pendant combien de temps avez-vous travaillé à ce premier album solo ?

CJ : Cela m’a pris plus ou moins deux ans. Mais j’ai écrit l’ensemble, intimement, sur une plus longue période. La plupart de l’album – c’est amusant – a été écrit au piano. Et puis j’ai commencé à créer mes propres sons. J’ai un studio à la maison rempli de vieux effets vintages et j’ai ainsi créé des sons qui pouvaient donner un impact émotionnel aux différentes instrumentations.

3)      Avez-vous eu – d’une certaine façon – des influences musicales extérieures lorsque vous avez écrit ces morceaux ?

CJ : Oui je pense et aussi les influences extérieures de ma propre vie. De toutes ces observations que j’ai réalisées. Comme un voyage en tant que musicien mais aussi en tant que mari et père.

4)      Pour l’enregistrer, vous avez mis à contribution quelques-uns de vos amis comme John Baggott ou encore Clive Deamer … Que pouvez-vous nous dire à propos de leurs contributions à cet album ?

CJ : Bien, prenons John Baggott par exemple. C’est un pianiste accompli avec lequel j’ai travaillé de nombreuses années aux côtés de Robert Plant quand j’étais dans son groupe. Il a aussi collaboré avec Massive Attack. J’écrivais un morceau au piano puis il le jouait en tant que musicien sur l’album, avec sa propre habilité de pianiste. C’était un peu la même chose avec Clive Deamer : j’avais une idée très claire de ce que je voulais sur l’album. Il y a quatre ou cinq batteurs différents sur l’album. La raison, c’est que chaque titre a son propre environnement et chaque musicien y apporte sa propre touche dans l’interprétation musicale.

5)      Il y aussi Alison Goldfrapp – avec qui vous travaillez aujourd’hui – qui est invitée sur la plage titulaire « Loveform ». Que pouvez-vous nous dire à propos de ce titre et de sa participation sur celui-ci ?

CJ : Elle a gentiment accepté de participer à l’album. C’est original mais elle siffle sur ce titre et elle le fait très bien, c’est un peu son instrument si vous voulez. Elle a été d’un grand soutien, personnellement mais aussi pour la sortie de ce premier album solo.

6)      J’ai vu sur votre page Facebook que vous avez donné un concert à Londres il y a quelques jours…

CJ : Oui, effectivement, au Vortex. Le concert a très bien fonctionné. Jouer l’album en live a été une expérience très intéressante. Cinq personnes jouant live avec l’aide de pas mal de technologie. Nous avons utilisé une technique mise au point par un de mes amis, Steve Evans, qui avait aussi travaillé à mes côtés quand nous avons produit le dernier album de Siouxsie Soux. Il a pris différents sons issus de mon nouvel album et les a injectés dans des synthés de façon à pouvoir les reproduire sur scène mais avec un autre sens. En live, c’est une expérience assez étrange. C’est très différent de l’album, plutôt hors du commun, c’est une mixture de jazz, de rock et de classique.

7) Vous avez beaucoup travaillé avec Jimmy Page et Robert Plant à l’époque Page/Plant aussi bien en studio que sur scène. Quel est votre souvenir, aujourd’hui, de cette expérience musicale à leurs côtés ?

Le morceau Big Hair sur l’album est une référence à l’époque où je jouais avec Jimmy Page et Robert Plant et que j’avais des cheveux longs. Ce morceau est vraiment à propos du travail que j’ai réalisé avec eux. J’ai travaillé avec eux sur une très longue période, avec Robert pendant 13 ans et avec Jimmy et Robert pendant 5 ans. L’expérience était… c’était un voyage, un fantastique voyage. Je considère que ça a été un véritable apprentissage en tant que bassiste. J’ai beaucoup appris en travaillant avec eux mais je pense que pour ce qui est de revisiter le catalogue de Led Zeppelin pendant plusieurs années, j’ai été aussi loin que je le pouvais. Travailler avec Robert, en tant qu’artiste solo, c’était très différent. La dynamique est très différente que de travailler avec Jimmy et Robert. Mais dans l’ensemble, ça a été une expérience formidable.

8) Et aujourd’hui vous travaillez en solo et avec Goldfrapp…

CJ : Oui, effectivement. Vous savez la différence entre travailler avec Goldfrapp et Page/Plant… Jimmy Page et Robert Plant font toujours référence au blues… Passer de cette grosse machine qu’est l’héritage de Led Zeppelin à un album comme « Black Cherry » de Goldfrapp qui était, à cette époque, une formation qui faisait ses débuts a été un fameux défi. Mais j’ai trouvé cela extrêmement stimulant d’un point de vue créatif. C’était plus ouvert à l’expérimentation et le groupe n’avait pas peur de proposer des choses hors du commun. Pour moi, en tant qu’artiste, c’est quelque chose de primordial. J’aime toujours beaucoup travailler avec eux aujourd’hui…

 

L’album sur Spotify

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Une page de l’histoire montoise se referme : au revoir Monsieur le coiffeur…

Aujourd’hui, exception à la règle, cet article ne parle pas de rock. Il est consacré à une petite histoire de vie que j’avais envie de partager simplement avec vous…

Un salon qui pourrait faire penser à celui que l'on retrouvait à Mons jusqu'il y a peu...
Un salon qui pourrait faire penser à celui que l’on retrouvait à Mons jusqu’il y a peu…

Depuis près de 10 ans, je me rends dans les bureaux de la RTBF Mons pour collaborer à la formidable aventure qu’est Classic 21. Pratiquement chaque jour, sur le chemin allant de la gare au centre de production, je passe devant le salon d’un coiffeur à l’ancienne. D’après mes renseignements, le salon n’avait pas subi de modifications depuis 1959. Tout était intact, authentique : le mobilier, la décoration, les ciseaux et autres ‘outils’. C’était fascinant de passer devant ce salon « vintage » et d’observer ce coiffeur, vieillissant un peu plus chaque année, en train d’attendre paisiblement le prochain client.

Les clients étaient rares, certes, mais avaient tous plus ou moins le même âge que lui. Ensemble, ils parlaient probablement du bon vieux temps, d’une époque que l’on n’a pas connu et qu’on a du mal à imaginer.

Monsieur le coiffeur se fichait pas mal de faire foule dans son salon, il n’était pas obsédé par la rentabilité et la productivité à tout va. Probablement qu’il n’angoissait pas quand on lui annonçait que « le retour de la croissance économique, ce n’est pas pour demain mais peut-être pour après demain » (ou pas…)

Quand Monsieur le coiffeur n’avait pas de client, il dormait… C’était vraiment touchant de le voir assoupi dans ce vieux fauteuil, rêvant probablement de vieux souvenirs heureux.

Parfois me venait cette idée… Et s’il ne se réveillait pas aujourd’hui de cette petite sieste, ne serait-ce pas là la plus belle façon de partir, fièrement, dans son environnement, dans ce salon qui représentait une bonne partie de sa vie ?

Ce soir en rentrant du boulot, le vent soufflait assez fort et donnait à ce début de soirée l’aspect de ces dures journées d’hiver durant lesquelles on n’attend qu’une chose : rentrer chez soi pour boire un bon chocolat chaud.

En passant devant le salon, quelque chose a attiré mon attention. L’étalage n’était plus en place. Je me suis approché et ai constaté avec tristesse qu’il était pratiquement vide et qui ne restait que quelques chaises qui témoignaient de ce qu’avait été ce commerce devenu un endroit insolite mais aussi témoin important d’une autre époque dans la ville.

Je ne sais pas si Monsieur le coiffeur nous a quittés ou s’il a été placé. Quoi qu’il en soit une page de l’histoire de Mons s’est définitivement tournée aujourd’hui…

Et là je me suis souvenu d’être passé devant le salon il y a quelques semaines à peine, en compagnie de mon pote et collègue Eric Laforge. On s’était dit qu’on irait bien saluer le coiffeur un de ces jours. Eric avait le projet de prendre des photos de l’établissement et moi d’enregistrer le témoignage de Monsieur le coiffeur. Il devait en avoir des histoires à raconter sur l’évolution de Mons au fil de toutes ces années…

Et puis, comme souvent, on pense à autre chose, on a d’autres projets et parfois, surtout, on n’ose pas. Par crainte de déranger, par timidité, pour différentes raisons que l’on connait toutes et tous.

Ce n’est pas la première fois que je rencontre ce genre de situation et, souvent, on a des regrets rpar la suite. Si vous lisez ce billet, vous avez probablement votre propre Monsieur le coiffeur dans votre famille, votre entourage, votre quartier, votre rue. S’il y a un message que je souhaite faire passer ici, c’est qu’il ne faut pas hésiter à aller à la rencontre de ces personnes dont le témoignage peut vous éclairer sur votre propre vie, sur vos réflexions les plus profondes. Ne vous laissez pas toujours emporter par le rythme de la vie ou la timidité, prenez le temps de vivre, de partager, d’observer, de poser des questions. N’attendez pas qu’il soit trop tard…

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Coup de coeur: Kadavar, power trio made in Berlin

Imaginez un subtil mélange des expérimentations musicales de Cream, Black Sabbath, Hawkwind, le tout avec un zeste de modernité, une efficacité et une puissance qui pourraient évoquer Queen of The Stone Age à ses débuts ou encore Them Crooked Vultures. Vous êtes intrigué? Moi aussi… découvrons Kadavar!

Kadavar

J’ai découvert ce groupe originaire de Berlin un peu par hasard, grâce aux conseils avisés de Jacques de Pierpont – le légendaire « Ponpon » –  également mon collègue à Classic 21.

Kadavar, à la différence d’autres très bons groupes de « stoner » qui ont tendance à émerger d’un peu partout à l’heure actuelle, a un son encore plus « roots » que ses collègues. En effet, sur certains titres, on pourrait jurer que Tony Iommi et Geezer Butler de Black Sabbath jouent sur l’album…

Cependant, Kadavar ne se limite pas pour autant à un vulgaire « copié/collé » qui n’aurait pas beaucoup d’intérêt. On retrouve donc une partie du son de Sabbath, des envolées psychédéliques à la Cream et Hawkwind mais surtout – et c’est ce qui fait d’eux un groupe original –  un univers bien propre dans lequel peu de place est laissée au chant. En effet, le groupe préfère nous emmener dans un voyage metal et psychédélique de très grand niveau.

Kadavar a déjà sorti deux albums: « Kadavar » en 2012 et « Abra Kadavar » en 2013.

Quelques extraits choisis:

Les deux albums complets sur Spotify

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Bientôt le retour de Damon Albarn…

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Contrairement à l’image illustrant la pochette de « Everyday Robots », son premier ‘véritable’ album solo, Damon Albarn ne sera pas tout à fait seul sur cette nouvelle production. On a en effet appris que Brian Eno ou encore la chanteuse et multi-instrumentiste Natasha Khan – plus connue sous son nom d’artiste Bat for Lashes – ainsi que le producteur britannique Richard Russell (connu pour son boulot avec The White Stripes, Radiohead ou encore The xx).

On ne sait pas encore beaucoup de choses sur cet album très attendu, annoncé pour le 28 avril prochain. On sait toutefois qu’il sera très personnel (quoi que l’on s’en doute puisque album « solo ») et qu’il évoquera notamment la fameuse canicule de l’été 1976.

Allez, pour nous faire patienter, Damon Albarn vient de publier la vidéo d’un premier extrait, la plage titulaire « Everyday Robots ». Qu’en pensez-vous ? Personnellement, j’aime beaucoup …

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