Archives mensuelles : septembre 2011

Sorties albums: Velociraptor, une bonne surprise que ce quatrième album de Kasabian …

Les membres de Kasabian se définissent depuis leurs débuts comme les dignes successeurs des Who, des Stones ou encore des Beatles. Ce quatrième album “Velociraptor!” est probablement leur plus inspiré. Loin de nous faire un simple “copier-coller” de la musique de leurs idoles, ils nous livrent ici un album d’une modernité exemplaire mais avec des références 60′s évidentes…


Kasabian a vu le jour en 1999 dans le Leicestershire, 5 ans plus tard débarque “Kasabian”, leur premier album. Interrogé lors de la sortie de cette première oeuvre, le groupe se plaignait du manque de créativité de la scène rock du début des années 2000. Sergio Pizzorno, guitariste et principal compositeur de la formation, expliquait alors au Daily Telegraph: “Le Rock’n'roll a perdu son imagination. La musique Dance a eu de l’imagination, mais elle n’a pas d’âme. Donc on a essayé de combiner les deux, pour que ça reste intéressant. Brian Wilson (des Beach Boys) a dit un jour: ‘Ne vous arrêtez jamais à une chanson. La chanson fait partie de l’ensemble mais il y a un monde tout autour’. C’est la même chose avec un album comme ‘Revolver’ des Beatles. Si vous avez une chanson et que tout la monde la chante avec vous, c’est super. Mais après, libre à vous d’en faire ce que vous voulez, de la faire évoluer. On peut faire ce que l’on veut en studio maintenant, c’est ça qui est excitant”. En relisant ces quelques lignes et en écoutant “Velociraptor!”, on peut dire que Kasabian est resté fidèle à ses préceptes initiaux. Si “Let’s Roll Just Like We Used to Be”, le superbe “La fée verte” (et son hommage évident aux Beatles : “I see Lucy in the sky telling me I’m high”) ou encore “Acid Turkish Bash (Shelter from the Storm) nous proposent une approche plutôt “psychérock”, des titres comme “Velociraptor”, “I Hear Voices” ou “Switchblade Smiles” s’aventurent sur un terrain plus “psychédance” qui peut nous rappeler les Chemical Brothers. Mais, ce qui fait le succès de cet album, c’est que Kasabian maitrise parfaitement bien cette influence”psychédélique”: ici il n’est pas question de nous sortir un morceau de 15 minutes écrit sous influence et de nous le vendre du genre “vous avez vous, c’est psyché non?”. Non, ici les titres sont accrocheurs, élégants et extrêmement bien produits, ce qui nous donne un album certes influencé par les “maîtres” mais n’en étant pas moins pour autant profondément ancré dans son époque, c’est à dire en 2011.

Cote: 4/5

Key Tracks/A télécharger sur Itunes pour se faire une idée:

  • Let’s Roll Just Like We Used To Do
  • Days Are Forgotten
  • La Fee verte
  • Velociraptor
  • Re-Wired

Les 5 albums essentiels de … David Bowie

Nouvelle rubrique qui vous permettra de redécouvrir ou découvrir la carrière d’un grand artiste. Aujourd’hui, c’est David Bowie qui est à l’honneur. Alors, bien entendu, un TOP 5 est toujours subjectif mais pour essayer de me rapprocher d’un point de vue plus global, je me baserai sur mon appréciation ainsi que sur celle de la plupart des critiques rock à travers le monde … Bonne lecture…

  • 1) The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars (1972)

Peut-être pas le meilleur album mais certainement le plus emblématique de celui que l’on appelle souvent le “caméléon de la musique”. “The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars” va marquer profondément son époque et engendrer une véritable Bowiemania (ou “Ziggymania”) en Angleterre. L’album s’impose, dès sa sortie, comme l’un des albums piliers du “glam-rock”, courant musical et artistique qui avait été lancé un peu plus tôt par l’ami de David Bowie, Marc Bolan et son groupe T.Rex.

Keytracks/à télécharger sur iTunes pour se faire une idée :

  • Five Years
  • Moonage Daydream
  • Ziggy Stardust
  • Rock’n'Roll Suicide
  • 2) Hunky Dory (1971)

La pochette d'Hunky Dory est inspirée par une célèbre photo de Marlene Dietrich

Album qui précède de quelques mois la “Ziggymania” et qui passera relativement inaperçu à sa sortie avant d’être redécouvert avec délice par la suite, “Hunky Dory” est indubitablement l’un des chefs d’oeuvres de Bowie. Ce dernier rend ici hommage à plusieurs de ses idoles : Bob Dylan (sur “Song for Bob Dylan”), Andy Warhol sur le titre du même nom ou encore Lou Reed et le Velvet Underground (sur “Queen Bitch”). Mais c’est surtout grâce à cet album que l’on se rend compte de l’énorme talent de ce jeune songwriter avec des titres d’une maturité exemplaire tels que “Bewlay Brothers”, “Life on Mars” ou encore “Changes”. Tout jeune papa, Bowie en profitera également pour rendre hommage au petit ‘Zowie’ Duncan Jones (sur “Kooks”) qui, bien plus tard, deviendra un nouvel espoir du 7ème art et réalisera le très bon “Moon”.

Keytracks/à télécharger sur iTunes pour se faire une idée :

  • Changes
  • Oh! You Pretty Things
  • Life On Mars
  • Quicksand
  • Queen Bitch
  • The Bewlay Brothers
  • 3) The Man Who Sold The World (1970)

Trop méconnu, cet album mérite franchement le détour. A l’époque de l’enregistrement de cet album, David Bowie, Mick Ronson (guitare), Tony Visconti (basse, production) et Mick Woodmansey (batterie) vivent ensemble dans un appartement: il reste encore ici quelques traces de l’esprit “hippie” qui est alors en train de disparaître… On ressent cet aspect “communautaire” dans cet album qui est certes signé David Bowie mais mis en boite par un groupe soudé, uni et absolument brillant. Les musiciens aussi bien influencés par Cream que par Black Sabbath et Led Zeppelin nous livrent ici un album fondateur qui influencera considérablement Robert Smith des Cure, Siouxsie Sioux de Siouxsie and the Banshees, Trent Reznor de Nine Inch Nails ainsi que, bien entendu, Kurt Cobain qui signera une magnifique reprise de la plage titulaire sur l”Unplugged” de Nirvana. A noter aussi sur la présence de “All The Madmen”, un des rares hommages de David Bowie à son demi-frère Terry qui souffrait de schizophrénie.

Keytracks/à télécharger sur iTunes pour se faire une idée :

  • The Width of a Circle
  • All The Madmen
  • Saviour Machine
  • The Man Who Sold The World
  • The Supermen
  • 4) Aladdin Sane (1973)

La “suite” des aventures de Ziggy Stardust est un album certes moins accessible que l’oeuvre originale mais nettement plus aventureux. L’ajout du claviériste Mike Garson au sein des Spiders from Mars vient rajouter un grain de folie et quelques touches de jazz d’avant-garde qui se marient parfaitement bien à l’ensemble. Le ton est plus “dramatique” que jamais et chaque titre nous fait voyager dans des ambiances très particulières comme les superbes “Time” et “Lady Grinning Soul” et leur ambiance cabaret, “Cracked Actor” et son aspect “proto-punk”, “Aladdin Sane” et sa folie furieuse à peine contrôlée ainsi que, bien entendu, le classique “The Jean Genie” que l’on ne présente plus.

Keytracks/à télécharger sur iTunes pour se faire une idée :

  • Watch That Man
  • Aladdin Sane
  • Cracked Actor
  • Time
  • The Jean Genie
  • Lady Grining Soul
  • 5) Low (1977)

Premier volet de la très osée “Trilogie Berlinoise” de David Bowie, “Low” a en fait été enregistré en France au Chateau d’Hérouville, là ou T.Rex, Elton John ou encore Pink Floyd enregistreront quelques uns de leurs classiques. Seul le mixage a été réalisé au studio Hansa, légendaire studio dans lequel il pouvait régner une ambiance très spéciale puisqu’on pouvait y observer le mur et le garde gardant l’accès à l’est lorsque l’on y travaillait. Très inspiré par le “Krautrock” défendu par des formations allemandes telles que Kraftwerk, Neu! ou encore Can, “Low” sera une prise de risque considérable pour David Bowie qui se lance dans des expériences beaucoup plus électroniques…

Keytracks/à télécharger sur iTunes pour se faire une idée :

  • Breaking Glass
  • Sound and Vision
  • Always Crashing in the Same Car
  • Be My Wife
  • Warszawa

Autres albums à réécouter/découvrir:

  • “Heroes” (1977) – “Lodger” (1979), soit les deux autres volets de la trilogie berlinoise
  • “Diamond Dogs”, l’hommage de Bowie au “1984″ de George Orwell
  • “Young Americans” (1975) et “Station to Station”, quand Bowie se la jouait “soul”
  • “Space Oddity” (1969), Bowie complètement folk
  • “Scary Monsters” (1980), le dernier album de l’époque “classique”
  • “Let’s Dance” (1984), Bowie en mode “Chic”
  • “Outside” (1995), la renaissance
  • “Earthling” (1997), Bowie goes jungle …

A éviter (sauf pour les “archifans”)

  • “Tonight (1984)”, “Never Let Me Down” (1987)

R.E.M. se sépare… pour mieux revenir?

Après 31 ans de carrière et 15 albums, R.E.M. a décidé de mettre un terme à sa carrière. Effet d’annonce pour mieux revenir ou dure réalité? L’avenir nous le dira …

Si le nom d’R.E.M. évoque tout de suite chez chacun d’entre nous des classiques tels que “Everybody Hurts”, “Shiny Happy People”, “Losing My Religion”, “Man on the Moon”, on a parfois tendance à oublier que ce groupe formé en 1980 à Athens, Géorgie, a, avant de devenir ce groupe “megastar”, pas mal ‘galéré’ et était, pendant ses 5-6 premières années d’existence un groupe “underground” américain, certes de grande qualité mais qui ne vendait pas encore beaucoup de disques. Ce n’est qu’après avoir signé avec Warner pour son sixième album, “Green”, que le groupe commencera à goûter au succès grand public. Cependant, pour surfer sur la nostalgie que va engendrer cette annonce, je ne peux que vivement vous conseiller d’écouter ou de réécouter les excellents albums que sont “Murmur”, “Reckoning” ou encore “Document”.

Murmur, le premier album de R.E.M. sorti en 1983

Alors, maintenant, on est en droit de se demander si cette séparation est véritable ou s’il s’agit plutôt d’un effet d’annonce. En fait, si l’on lit le communiqué officiel proposé sur le site du Rolling Stone Magazine, on nous annonce que “le groupe a pour projet de sortir un best of plus tard cette année, best of qui comprendra une série de nouveaux titres enregistrés après les sessions de Collapse Into Now”. Tiens donc, comme ça tombe bien! Mmm… je suis mauvaise langue mais bon, une petite pause pendant 2-3 ans puis un petit retour? Allez, on peut y croire …

Une écoute super rapide du nouveau groupe de Mick Jagger: Superheavy …

En mai 2011, après quelques longs mois de silence, on avait enfin des nouvelles de Mick Jagger. Qu’allait-il se passer? Un nouvel album des Stones? Une  tournée pour célébrer le 50ème anniversaire de la formation légendaire? Quelle surprise quand Jagger nous a annoncé la création d’un nouveau super groupe, baptisé “Superheavy”, qu’il avait composé secrètement aux côtés de Joss Stone, Dave Stewart (Eurythmics), Damian Marley (un des fils de Bob) et du producteur indien A. R. Rahman. Alors, l’album est enfin entre mes mains. Ca donne quoi? Est-ce super, est-ce heavy? Bref aperçu après deux écoutes ….

Bon, à l’écoute de “Miracle Worker”, le premier single qui avait été diffusé peu avant la sortie de l’album, on était prévenu, pas question que ce soit une sorte d’album des Stones avec des musiciens invités. Il s’agit bien d’une réelle collaboration, d’un groupe qui nous propose un étrange mélange de rock, de reggae, de ragga et de soul. La plupart des titres sont d’ailleurs signés par le collectif, mais la touche de Jagger est bien présente. Et le résultat? Ca sonne comme un disque dans lequel les musiciens prennent un réel plaisir et s’amusent… Nous? On est peu perturbé, les fans des productions habituelles de Jagger et des Stones risquent d’être décontenancés… Mais en même temps, Jagger n’a jamais caché son intérêt pour la musique groovy et le reggae. Peut être qu’un petit coup de pied dans la fourmilière était nécessaire et nous fera du bien? Et si on se laissait séduire par ce projet sur lequel on ne peut pas vraiment coller d’étiquette? Est-ce un “one shot” ou le début d’une nouvelle aventure? Superheavy marquera-t-il l’histoire du rock ou bien l’aura-t-on oublié dans 2 ans? Seul l’avenir nous le dira… Mais perso, j’ai pris du plaisir à l’écouter. Alors ça vous dit, on tente le coup?