Archives par mot-clé : Metronomy

Coups de cœur 2014

Voici un bref aperçu de mes coups de cœur musicaux 2014:

Sorties albums

 

  • Temples : « Sun Structures » (février 2014)

 

temples

 

Surfant entre british attitude qui n’est pas sans rappeler les Kinks et rock psychédélique façon 60’s, ce groupe britannique prometteur a reçu le soutien de Noel Gallagher (Oasis) ou encore de Johnny Marr (The Smiths)

Retrouvez mon interview avec James Edward, leader du groupe.

 

  • Metronomy: « Love Letters » (mars 2014)

loveletters

Digne successeur de l’excellent « English Riviera » (2011), « Love Letters » nous montre un groupe au sommet de son art. Entre son pop électro d’aujourd’hui et touches rétro façon Motown. Une réussite!

Retrouvez mon interview avec Joseph Mount, leader du groupe

  • Damon Albarn: « Everyday Robots » (avril 2014)

everydayrobots

 

Après Blur dans les 90’s, Gorillaz dans les 2000’s, Damon Albarn entame se lance dans les années « 10 » en solo avec l’excellent « Everyday Robots« . Son sens de la mélodie « catchy » est toujours ici très présent et l’ensemble est porté par des sonorités très modernes qui nous prouve à nouveau sa capacité à rester profondément ancré dans son époque.

  •  Morrissey « World Peace Is None of Your Business » (juillet 2014)

worldpeace

Retour d’un Morrissey toujours très inspiré et militant malgré d’important problèmes de santé.

 

  • Pink Floyd « The Endless River »

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On s’attendait au pire après l’annonce en début d’année d’un nouvel album de Pink Floyd constitué de « chutes de studio » de l’album « Division Bell » (1994). Mais ce que l’on retrouve ici est un agréable surprise: un très bel hommage principalement instrumental au regretté Rick Wright avec des éléments qui nous ramènent à l’époque des classiques « Wish You Were Here » (1975) et « Atom Heart Mother » (1970). Peut être pas le meilleur album du groupe mais un belle façon de refermer l’histoire du groupe.

 

 Rééditions

 

  • Velvet Underground: « The Velvet Underground » (1969)

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Très belle réédition du troisième album du Velvet Underground. Le plaisir de retrouver des standards tels que « Pale Blue Eyes », « Jesus », « Candy Says » et « What Goes On ». Une version « super deluxe » dans la digne lignée de celle sortie il y a 2-3 ans pour l’album « Velvet Underground & Nico », une multitude de démos intéressantes et un superbe livre avec des photos très rares.

 

  • Elton John – Goodbye Yellow Brick Road (40th anniversary)

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Une réédition plus que complète de ce chef d’oeuvre d’Elton John sorti en 1973. Le coffret est non seulement très soigné et très beau mais son contenu est particulièrement intéressant. En plus de l’album original ainsi que des faces B et autres raretés, on retrouve un double CD live d’Elton John capturé à l’Hammersmith Odeon en 1973 ainsi qu’un documentaire DVD qui nous raconte toute l’histoire de la réalisation de cet album. Un must!

 

 

 

 

 

 

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Interview avec Joseph Mount de Metronomy (avril 2014)

J’ai eu le plaisir de rencontrer Joseph Mount, le fondateur et compositeur du groupe anglais Metronomy. Très relax – et fatigué – il m’a reçu dans les coulisses de l’Ancienne Belgique, quelques heures avant le début du concert archi sold out dont vous pouvez retrouver ma review et les photos ici.

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Joseph portait un beau survet, très différent de son costume de scène…

1)      Ce qui m’a frappé à la première écoute de ce nouvel album c’est l’importance des chœurs sur celui-ci. Pouvez-vous m’expliquer votre démarche à ce propos lors de l’enregistrement ?

JM : Avec ce nouvel album, j’ai pensé qu’il serait bien d’avoir un groupe qui assure les chœurs sur les morceaux. J’ai toujours aimé les chœurs. Sur l’album précédent (« English Riviera »), il y en avait déjà beaucoup mais je me doublais moi-même ou Anna (Prior, la batteuse) en faisait également un peu. Mais sur cet album, je me suis dit que ce serait bien d’avoir de nouvelles voix, de nouvelles textures à ajouter à l’ensemble. Ça a apporté quelque chose et je me dis dit que c’était le bon moment de la faire.

 

2)      Une question à propos du concept de cet album « Love Letters ». On ressent une certaine nostalgie avec des titres parfois assez tristes… Quelle était votre idée lorsque vous avez commencé à travailler sur ce nouvel album ?

JM : J’ai commencé à travailler sur cet album sans avoir un concept. L’idée originelle pour cet album était de l’enregistrer dans un studio analogique et de le réaliser à l’ancienne. Et je pense que ça lui a donné cet aspect assez 60’s. Mais il n’y avait vraiment pas de concept au départ. Notre vie dans le groupe a été essentiellement consacrée à tourner un peu partout durant les deux dernières années. Mon expérience de vie a donc été assez limitée et je ne pouvais rien en tirer pour l’écriture. Je pouvais parler du fait de voyager, de communiquer… mais ce n’est qu’à partir du moment on l’on a regroupé quelques idées et que le titre « Love Letters » est apparu que j’ai réellement senti que quelque chose se passait. La seule idée solide au départ était d’enregistrer en analogique…

 

3)      Et quand ça s’est développé par la suite … parce que quand on écoute l’album du début à la fin, il y a réellement un concept…

JM : Oui, d’une certaine façon. Mais ce n’est pas quelque chose que j’ai voulu spécialement, ça c’est fait tout seul et ça s’est fait plutôt bien je pense.

 

4)      C’est votre second album avec le nouveau line-up du groupe, celui qui vous appelez vous-même Metronomy 2.0. Comment pouvez-vous décrire l’ambiance en studio durant l’enregistrement de « Love Letters » ?

JM : C’était différent, il y a avait différentes configurations. Il y avait des sessions plus « électro » durant laquelle Oscar (Oscar Cash, collaborateur de Joseph Mount depuis 2008) et moi travaillions sur nos équipements. Et puis il y avait des sessions plus « fun » quand nous enregistrions tous ensemble. Vous savez quand vous enregistrez avec cet ancien matériel analogique, l’idée est d’enregistrer un morceau en entier en une seule prise et c’était très amusant à faire. Et l’atmosphère était toujours très relax. C’est véritablement dans ce genre d’ambiance que je veux produire un album, une ambiance relax, un album comme cela doit être enregistré dans de telles conditions. Et c’était vraiment bien.

Metronomy, from left, Joseph Mount, Anna Prior, Gbenga Adelekan and Oscar Cash
Metronomy : Joseph Mount, Anna Prior, Gbenga Adelekan et Oscar Cash

 

5)      Et l’enregistrement a pris combien de temps en tout ?

JM : Ca s’est étalé sur plusieurs mois, mais si l’on devait faire une estimation condensée du temps que ça a pris, je dirais que ça a véritablement pris 2 mois et demi. Plutôt bien et court … Oui, ça pourrait être plus court (rires)

 

6)      Mais peut-être pas pour ce genre de musique …

JM : Effectivement, je pense que non …

 

7)      C’est de la musique très produite …

JM : Oui, oui, il faut du temps …

 

8)      Sur l’album précédent, « English Riviera », il y avait une espèce de touche très pop 70’s, un peu à la Fleetwood Mac. Ici sur « Love Letters », le son est peut-être un peu moins précis avec ici un aspect plus Motown. Comment pouvez-vous décrire le son de « Love Letters » ?

JM : Le son est très … très simple. L’idée était que ça devait sonner très simple et minimaliste. Le fait d’enregistrer en analogique a également influencé le son. J’essayais d’obtenir ce son et cette atmosphère très 60’s. J’ai écouté beaucoup de choses durant la réalisation de l’album. Je pensais à la façon dont les musiciens de la Motown ou encore les Beatles enregistraient à l’époque. Ça a été une source d’influence effectivement.

Metronomy-Love-Letters
Love Letters

 

 

9)      Je voulais savoir… quel a été le déclencheur de votre passion pour la musique quand vous étiez enfant ? Avez-vous été inspiré par un artiste, un groupe en particulier ?

JM : Non, ce n’est pas arrivé comme ça. Le point de départ, ça a été la batterie. Je n’étais pas encore vraiment fan de musique mais je cherchais quelque chose d’amusant à faire, je jouais au football aussi, mais je ne trouvais rien d’aussi gratifiant que de jouer de la batterie, de la musique. Je ne me suis jamais dit en voyant quelqu’un à la télévision : « oh, j’aimerais être célèbre comme lui ». Je jouais de la batterie et c’était génial. J’avais 10 ans…

10) Et finalement, je sais que vous êtes très fan des productions léchées. Quel est pour vous l’album le mieux produit de l’histoire?

JM: Mmm…. ce serait quelque chose de Stevie Wonder c’est certain… (il réfléchit longuement). Je dirais « Fulfillingness’ First Finale ».

 

fulfillingnessfirstfinale

 

Quelques clips pour découvrir le groupe :



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Metronomy à l'AB le mercredi 2 avril 2014

Metronomy ne cesse de grandir depuis 2-3 ans. La sortie de The English Riviera, excellent troisième album de la formation en 2011, une véritable merveille mélangeant habilement modernité et ambiance pop-rock 70’s, en avait séduit plus d’un. Mercredi soir, à l’AB, Metronomy présentait son nouvel album, Love Letters, digne successeur d’English Riviera avec cette fois un parfum Motown assumé.

Metronomy - Love Letters tour - 4/2/2014 by Anicée Salvador
Metronomy joue Love Letters (photos : Anicée Salvador)

Le concert était sold out depuis déjà pas mal de temps et, devant la salle, certains auraient bien vendu leur âme pour se procurer le précieux sésame. Après une première partie assurée par le quatuor britannique Woman’s Hour, Metronomy entre sur scène avec Monstrous, un très bon extrait du nouvel album. On sent le public très réceptif mais encore un peu timide.

Metronomy live - photo Anicée Salvador
Joseph Mount et Anna Prior

Après deux autres extraits de Love Letters, le groupe entame The Look, gros single de l’album précédent. L’ambiance est installée.

Metronomy évolue dans un décor très vintage, composé de nuages en carton, qui pourrait nous rappeler notre tendres années « Barbapapa » ou « Le village dans les nuages ».

Si Joseph Mount est le maître de cérémonie, on peut compter également sur la forte présence du bassiste Olugbenga Adelekan, roi du groove et celle de la batteuse rouquine Anna Prior, dont les rythmes métronomiques pourraient nous rappeler ceux de Moe Tucker du Velvet Underground. 

Gbenga Adelekan
Gbenga Adelekan

Oscar Cash et Michael Lovett sont également de la partie, jouant de différents instruments et proposant quelques danses très à propos.

Oscar Cash from Metronomy live in Brussels (photo Anicée Salvador)
Oscar Cash

En plus de jouer de nombreux extraits d’English Riviera et de Love Letters, le groupe revient aussi pour quelques titres sur le plus électro (et moins connus du grand public) : Nights OutHoliday, Radio Ladio ou encore Heartbreaker connaissent une seconde jeunesse dans des versions plus rock que sur l’album.

Metronomy s’amuse beaucoup sur scène et c’est extrêmement communicatif. Le public est réceptif et Joseph Mount ne manque pas de le remercier. Au milieu du concert, on assiste à un moment particulièrement touchant.

Joseph Mount live 2014 (photo : Anicée Salvador)
Joseph Mount

Après avoir joué un titre, le groupe reçoit un tonnerre d’applaudissements. Alors que les musiciens s’apprêtent à entamer un autre titre, le public entame une seconde salve d’applaudissements improvisée, laissant Metronomy sans voix. Mount est visiblement très ému.

Le concert se termine en triomphe sur le très beau et délicat The Most Immaculate Haircut, en troisième titre après le rappel. Le public espère un second rappel, cela aurait été une première pour la tournée mais ça n’aura malheureusement pas lieu.

On garde un excellent souvenir de ce concert. Pour ma part, je me souviens d’une discussion partagée avec Joseph Mount avant le concert alors que je réalisais son interview. Je lui demandais s’il ressentait une connexion particulière avec la Belgique. Même s’il m’avoue ne pas avoir eu le temps de visiter Bruxelles ou de goûter notre impressionnante carte de bières, il se souvient très bien de ses précédents passages chez nous et du moment où le groupe est passé de la petite à la grande salle du Botanique, quelque chose qu’il n’aurait jamais imaginé.

Ce soir-là, les membres de Metronomy étaient les rois de l’AB et seront peut-être prochainement les rois de Forest National, qui sait ?

Retrouvez mon interview avec Joseph Mount de Metronomy (avril 2014) et les photos du concert ici.

 

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