Archives par mot-clé : Leonard Cohen

Leonard Cohen "Thanks for the Dance" review

Leonard Cohen
« Thanks for the Dance »
(Sony Columbia – novembre 2019)

thanksforthedance

L’année 2016 nous privait de deux grands génies de la musique populaire, David Bowie puis Leonard Cohen, chacun évoquant avec dignité et talent leur fin de vie, leur fin de carrière avec « Blackstar » et « You Want It Darker ».

En novembre paraissait « Thanks for the Dance », quinzième album de l’artiste et premier album posthume. Lorsque ce type d’œuvre apparaît, il y a toujours une certaine méfiance qui s’impose. S’agit-il d’un moyen de renflouer les caisses de la famille du défunt? Nombre sont les exemples récent qui illustrent cette exploitation de la musique de grands noms récemment disparus.

A l’écoute de « Thanks for the Dance », nous sommes rapidement rassurés. Les instrumentations superbes réalisées pour accompagner ces dernières prises vocales de Cohen sont impeccables, justes et appropriées. La direction artistique, signée Adam Cohen, met en avant la voix et le texte de son père en respectant les codes et l’univers que privilégiait ce dernier.

En l’espace de 30 minutes, Leonard Cohen, nous tire sa révérence une dernière fois avec émotion, subtilité et grâce. Un album qui fait du bien et qui mérite une écoute attentive pour être apprécié à sa juste valeur.

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Nouvelles conférences David Bowie et Leonard Cohen

Hello, les deux dates à venir concernant mes prochaines conférences

– Rdv le samedi 25/11 au PointCulture Namur à 11h pour une immersion au coeur du premier album de Leonard Cohen « Songs of Leonard Cohen » sur lequel on retrouvait des classiques tels que « Suzanne » ou encore « So Long, Marianne »

– Rdv le dimanche 26/11 au Waux Hall de Nivelles pour une journée entière consacrée à David Bowie avec au menu deux conférences : « Inside Blackstar » dans laquelle je vous proposerai un zoom sur l’album testament de l’artiste ainsi que la conférence « Inside Bowie » dans laquelle Yves Budin et moi-même revenons de façon très complète sur l’ensemble de la carrière du Thin White Duke. Au menu également, expo, bourse de vinyls et, cerise sur le gâteau, un très beau set de ThomC dans lequel il interprétera à sa façon et avec énormément de talent quelques classiques de Bowie.

Infos et réservations:

Inside Bowie à Nivelles

Leonard Cohen « Songs of Leonard Cohen » au Point Culture de Namur 

Au plaisir de vous y rencontrer.

Keep on Rockin’,bowienivelles songsofleonardcohen

Laurent

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Mick Harvey, l'ancien bras droit de Nick Cave, se dévoile dans "Four: Acts of Love"

« Four: Acts of Love » est le cinquième album solo de Mick Harvey, le guitariste et multi-instrumentiste complice de Nick Cave pendant près de 40 ans. En 2009, Harvey a quitté Cave et ses Bad Seeds pour se concentrer sur ses projets solo. « Four: Acts of Love » est le second album à sortir depuis ce départ très médiatisé.

Deux ans après le très bon « Sketches from the Book of the Dead », Mick Harvey revient avec ce très inspiré « Four: Acts of Love ». Les fans de Nick Cave et de PJ Harvey, avec qui il a également collaboré intensivement, seront ravi de retrouver le son si particulier de ce musicien ultra-doué. On prend plaisir à écouter cette voix mature qui sent le vécu. Mention particulière pour Glorious signé par PJ Harvey ainsi que la reprise de The Story of Love du groupe de punk australien The Saints. Harvey rend aussi hommage en reprenant avec beaucoup de tendresse le Wild Hearts (Run Out of Time) de Roy Orbison et fait ainsi un clin d’oeil à Van Morrison en reprenant son « The Way Young Lovers Do ». Un album profond et ample.

Note: 4/5

A écouter avant tout: Glorious,  The Story of Love, Summertime In New York, Wild Hearts.

Dans le même genre: Nick Cave, PJ Harvey, Leonard Cohen, Scott Walker

A noter que Mick Harvey fera son retour en album en fin d’année avec une compilation reprenant tous les titres de Serge Gainsbourg qu’il avait repris dans la seconde moitié des années 90. Une sortie à tenir à l’oeil

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Le nouvel album de Leonard Cohen: "Old Ideas"

Le 31 janvier dernier, Leonard Cohen nous a dévoilé son douzième album intitulé « Old Ideas ». En 2012, la sortie d’un nouvel album de Leonard Cohen peut-elle être encore considérée comme un événement? Oui, la réponse est oui car c’est un grand cru que nous propose ici l’artiste canadien …

Premier album studio de Leonard Cohen depuis 8 ans, « Old Ideas » est sans aucune hésitation un large cran au-dessus que le précédent « Dear Heather » sorti en 2004. Cohen a sorti peu d’albums en un peu plus de 40 ans de carrière et rares sont ceux qui sont de mauvaise qualité mais « Dear Heather », ni mauvais ni bon, m’avait vraiment laissé sur ma faim. Pourquoi? Parce que, normalement, chaque album de Cohen a sa propre atmosphère, sa propre ambiance et son propre langage. Ce n’était pas le cas de « Dear Heather »: il manquait quelque chose d’indéfinissable, ce petit plus qui est la marque de fabrique de la plupart des oeuvres de la discographie de Cohen. Avec « Old Ideas », la magie opère dès la première seconde. On sait, on sent directement que l’on a affaire à un grand disque du poète. Certes, sa voix est plus grave que jamais et on a parfois envie de lui tendre une pastille pour la gorge. Certes il a vieilli, il sait et chante qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps devant lui (« The Darkness ») mais Cohen reste fidèle à lui-même: la voix a changé mais il est le même gars qui, en 1967, a décidé de laisser de côté une brillante carrière de romancier pour se lancer dans la musique. Quarante-cinq ans après ses débuts, Cohen continue à nous toucher avec la même intensité… Que l’on aime ou l’on n’aime pas Cohen, il est impossible de rester indifférent face à cet album qui est une réussite totale et un grand succès un peu partout dans le monde. « Old Ideas » est, pour ceux qui connaissent bien l’univers de Dylan, son « Time Out of Mind ». Il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment une nouvelle tournée afin d’apprécier en public ces nouvelles et superbes compositions …

Leonard Cohen – « Old Ideas » (Sony) : mon avis, ma note: 4/5

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Leonard Cohen: l'intégrale dans un coffret à prix sympa

Leonard Cohen est une légende vivante de la culture anglo-saxonne. Si un nouvel album est prévu pour bientôt, Sony a eu la bonne idée de regrouper l’ensemble des albums du chanteur/compositeur/poète canadien dans un coffret soigné à un prix plus que raisonnable (environ 35 euros) pour nous faire patienter jusqu’à la sortie de ce nouvel opus. Petit aperçu…

Quand on pense à Leonard Cohen, le premier mot qui nous vient en tête est « Suzanne », son premier grand succès présent sur l’album « Songs of Leonard Cohen », sorti fin 1967. Mais Leonard Cohen, c’est bien plus qu’une seule chanson. Entre 1967 et 2004, il ne sortira qu’onze albums studios. Ce nombre réduit de disques est notamment dû à son retrait de la vie publique dans les années 90, années durant lesquelles il intègre le Mount Baldy Zen Center, un monastère bouddhiste situé près de Los Angeles. Quoiqu’il en soit, Leonard Cohen ne sera jamais adepte de la surproduction : il prendra généralement toujours pas mal de temps à réaliser ses disques. Cela nous évitera des albums produits à la va-vite et souvent inintéressants dont certains groupes ou artistes solos nous inondent parfois par besoin contractuel.

De « Songs of Leonard Cohen » (1967) à « Dear Heather » (2004), on peut écouter et comprendre le parcours d’un musicien, d’un poète. On peut constater cette remise en question permanente de son oeuvre, de ses sonorités et suivre ainsi son évolution artistique. Que ce soit via l’aspect plus classique des 3 brillants premiers albums, que ce soit par son duo explosif avec le producteur Phil Spector sur le surprenant mais intéressant « Death of a Ladies Man » ou que ce soit dans les années 80 avec « Various Positions » ou « I’m Your Man » avec un son « typique » de l’époque mais doté d’une poésie qui n’a pas pris une ride.

Bref, on prend beaucoup de plaisir à parcourir, album par album, l’oeuvre de ce grand Monsieur de la musique anglo-saxonne. Autant il n’est pas nécessaire de détenir l’intégrale de certains autres Grands, autant il est tout à fait cohérent de posséder l’ensemble de l’oeuvre de Cohen parce que – pour être parfaitement honnête – il n’y a vraiment pas grand chose à jeter ici. N’hésitez pas, surtout que – cette fois – le prix est plus que raisonnable et cela ne peut que nous réjouir. Une bonne idée de cadeau pour Noël? Chuttt… je n’ai rien dit!

Contenu du coffret:

(les Keytracks sont une sélection subjective de titres que je vous propose d’écouter pour vous donner un aperçu de l’ambiance de l’album)

SONGS OF LEONARD COHEN (1967)

Keytracks:

  • Suzanne
  • Sisters of Mercy
  • Hey, That’s No Way To Say Goodbye

SONGS FROM A ROOM (1968)

Keytracks

  • Bird On The Wire
  • The Partisan
  • Tonight Will Be Fine

SONGS OF LOVE AND HATE (1971)

Keytracks:

  • Avalanche
  • Famous Blue Raincoat
  • Joan of Arc

NEW SKIN FOR THE OLD CEREMONY (1974)

Keytracks:

  • Chelsea Hotel #2
  • Lover, Lover, Lover
  • Who By Fire

DEATH OF A LADIES’ MAN (1977)

Keytracks:

  • True Loves Leaves No Traces
  • Iodine
  • Death of a Ladies’Man

RECENT SONGS (1979)

Keytracks

  • The Guests
  • The Window
  • Came So Far for Beauty

VARIOUS POSITIONS (1985)

Keytracks

  • Dance Me To The End of Love
  • Hallelujah
  • The Captain

I’M YOUR MAN (1988)

Keytracks:

  • First We Take Manhattan
  • Everybody Knows
  • I’m Your Man

THE FUTURE (1992)

Keytracks:

  • The Future
  • Waiting for the Miracle
  • Democracy

TEN NEW SONGS (2001)

Keytracks

  • In My Secret Life
  • A Thousand Kisses Deep
  • Boogie Street

DEAR HEATHER (2004)

Keytracks

  • Because Of
  • The Letters
  • On That Day


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Lou Reed et Metallica et les collaborations étranges de l'histoire du rock

La presse musicale internationale parle beaucoup d’un album étrange attendu pour le 31 octobre prochain. Ce disque unit Lou Reed à Metallica… Drôle de mélange pensez-vous…? En effet rien ne semble rapprocher le singer/songwriter new-yorkais et la machine de guerre métallique « made in California »… Cependant à lire les nombreuses interviews diffusées dans les magazines spécialisés britanniques, tout semble s’être très bien passé en studio et Lou Reed a ainsi aidé les métalleux à se concentrer sur l’instant, sur l’émotion, plutôt que sur un perfectionnisme maladif qui parfois peut donner un aspect un peu trop « aseptisé » à leur musique. On est impatient d’entendre le résultat dans quelques semaines… Mais, tant qu’on en est à parler d’associations étranges, il y en a eu de très nombreuses et il est impossible de toutes les citer… Voici quelques illustrations de ce que le rock nous a offert de plus original, dingue, improbable ou simplement drôle dans le genre :

  • En 1978 sort un film intitulé « Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band », hommage au chef d’oeuvre des Beatles sorti 11 ans plus tôt. Si le film ne laissera pas un grand souvenir dans l’histoire du cinéma, sa bande originale nous permettra de redécouvrir les titres des Beatles rejoués par une pléiade de stars (Peter Frampton, Aerosmith, Earth Wind & Fire, Billy Preston) dirigées par George Martin « himself ». Mais le duo le plus frappé que l’on trouve sur ce disque, c’est sans aucun doute celui entre Alice Cooper et les Bee Gees qui interprètent un très bel extrait de l’album Abbey Road: « Because ». Alice et les Bee Gees ensemble en studio, c’est original mais assez réussi.

  • Si Phil Spector est semble-t-il un cinglé et un criminel, il a été également – à l’époque – un producteur de génie. On séparera donc ici l’être humain – peu fréquentable – de l’artiste. Célèbre pour ses collaborations avec John Lennon, George Harrison, ses nombreux tubes des sixties (avec les Ronettes, les Crystals, etc) et son « Wall of Sound », Phil Spector a eu l’occasion de s’associer à Leonard Cohen et … aux Ramones. Deux collaborations très spéciales dont voici deux exemples ci-dessous:

  • Enregistré en septembre 1977 lors d’un show TV, la collaboration tout à fait surprenante entre David Bowie et Bing Crosby ne sortira officiellement que quelques années plus tard, en hiver 82, et ce sera un véritable carton … comme quoi …

  • Dans un genre tout aussi burlesque, que dire de l’association France Gall et Elton John en 1980 ainsi que celle de Bernie Taupin et Michel Berger pour ce « Donner pour Donner »….

  • Et pour terminer celle entre Laurent Voulzy et Ritchie Blackmore (oui oui) pour ce « Guitare Héraut »

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