Archives de catégorie : Sorties d’albums

Retour sur "L.A. Woman" le dernier véritable album des Doors…

En décembre 1970, les Doors se retrouvent en studio pour enregistrer « L.A. Woman ». Sans leur producteur Paul Rotchild, les Doors se sentent pousser des ailes et un vent de liberté règne en studio. En effet, sur cet album, devenu aujourd’hui mythique, on retrouve un groupe privé des contraintes de productions qui joue exactement ce qu’il veut et qui rend un ici un fier hommage au son roots du blues…

« L.A. Woman » a été le dernier album enregistré par les Doors en compagnie de Jim Morrison. Autant le dire tout de suite, il s’agit du dernier véritable album des Doors. Certes Manzarek, Krieger et Densmore tenteront de continuer l’aventure sans leur leader charismatique, mais en vain…
« L.A. Woman » est le sixième album des Doors. Sa création ne se fera pas sans peine puisque le groupe connait alors quelques difficultés. Jim Morrison est devenu pratiquement « persona non grata » sur le territoire américain: il est accusé de « comportement indécent », « exhibition indécente », « outrage aux bonnes moeurs » et « ivresse publique » suite à un concert historique donné par le groupe à Miami le 1er mars 1969. Jim Morrison vit tout cela très mal et il est en train de sombrer dans une profonde dépression de laquelle il ne sortira malheureusement jamais. Les 3 autres membres du groupe, même s’ils se doivent d’être solidaire envers leur chanteur, ont du mal à pardonner à celui-ci d’avoir mis en danger l’avenir des Doors. Cependant, le temps passant, les 4 amis se remettent au travail. Ils ont envie de se faire plaisir et de revenir à leurs racines – le blues – et souhaitent proposer un album plus dépouillé, moins « produit » que les précédents. Paul Rotchild, producteur du groupe depuis ses débuts, ne l’entend pas de cette oreille-là. Il qualifie – avec mépris – les démos que lui proposent les Doors de « musique de cocktail »: pour lui, le groupe doit se concentrer sur d’autres compositions et ce projet n’a aucun avenir. Mais Morrison, Krieger, Manzarek et Densmore n’ont pas dit leur dernier mot: pas question d’abandonner « L.A. Woman »… Rotchild n’en veut pas? Qu’il aille au diable, ils le feront sans lui…
Jim Morrison et Robbie Krieger lors de sessions d'enregistrement de L.A. Woman
Morrison et ses 3 musiciens se lancent donc dans la production de cet album avec la collaboration de Bruce Botnick, leur ingé son depuis le début qui se hisse ici au statut de co-producteur de l’album. Pour enregistrer ce disque dans des conditions idéales, le groupe se rend dans sa salle de répétition très justement baptisée très « The Doors Workshop » située juste au-dessus du bureau administratif des Doors, au 8512 sur Sunset Boulevard à Los Angeles. Ici, pas question d’enregistrer le morceau en 30 prises ou instrument par instrument: l’essentiel de l’enregistrement se fait dans des conditions « live », les musiciens jouant ensemble, accompagnés par la voix de Morrison. Le résultat est splendide: on a l’impression de retrouver le groupe des débuts, celui qui nous avait proposé le somptueux album « The Doors » en 1967. Malheureusement, on connait la suite. Quelques mois plus tard, Jim Morrison s’envole pour Paris et il n’en reviendra jamais. « No One Gets Out Alive », « Personne ne s’en sort vivant », c’est vrai, mais à 27 ans, cela reste trop, bien trop tôt…
Warner vient de ressortir l’album pour son 40ème anniversaire. Encore, me direz-vous. Mais force est de constater que cette nouvelle version présente, cette fois, un réel intérêt. Outre d’être le 192ème remaster du catalogue, cette édition « 40ème » propose un second disque contenant des versions alternatives de la plupart des titres de l’album ainsi que les titres bonus « She Smells So Nice » et « Rock Me ». Les versions alternatives apportent un réel plus pour les fans car si l’album a déjà cet aspect direct et spontané qui en fait sa qualité, ces autres « takes » poussent la spontaneité encore un peu plus loin et on a parfois l’impression d’être dans les studios avec le
groupe tant elles ont un aspect intime et agréable.
Note: 4/5 (The Doors: L.A. Woman 40th Anniversary 2012/Warner)
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Le nouvel album de Leonard Cohen: "Old Ideas"

Le 31 janvier dernier, Leonard Cohen nous a dévoilé son douzième album intitulé « Old Ideas ». En 2012, la sortie d’un nouvel album de Leonard Cohen peut-elle être encore considérée comme un événement? Oui, la réponse est oui car c’est un grand cru que nous propose ici l’artiste canadien …

Premier album studio de Leonard Cohen depuis 8 ans, « Old Ideas » est sans aucune hésitation un large cran au-dessus que le précédent « Dear Heather » sorti en 2004. Cohen a sorti peu d’albums en un peu plus de 40 ans de carrière et rares sont ceux qui sont de mauvaise qualité mais « Dear Heather », ni mauvais ni bon, m’avait vraiment laissé sur ma faim. Pourquoi? Parce que, normalement, chaque album de Cohen a sa propre atmosphère, sa propre ambiance et son propre langage. Ce n’était pas le cas de « Dear Heather »: il manquait quelque chose d’indéfinissable, ce petit plus qui est la marque de fabrique de la plupart des oeuvres de la discographie de Cohen. Avec « Old Ideas », la magie opère dès la première seconde. On sait, on sent directement que l’on a affaire à un grand disque du poète. Certes, sa voix est plus grave que jamais et on a parfois envie de lui tendre une pastille pour la gorge. Certes il a vieilli, il sait et chante qu’il ne lui reste plus beaucoup de temps devant lui (« The Darkness ») mais Cohen reste fidèle à lui-même: la voix a changé mais il est le même gars qui, en 1967, a décidé de laisser de côté une brillante carrière de romancier pour se lancer dans la musique. Quarante-cinq ans après ses débuts, Cohen continue à nous toucher avec la même intensité… Que l’on aime ou l’on n’aime pas Cohen, il est impossible de rester indifférent face à cet album qui est une réussite totale et un grand succès un peu partout dans le monde. « Old Ideas » est, pour ceux qui connaissent bien l’univers de Dylan, son « Time Out of Mind ». Il ne nous reste plus qu’à attendre patiemment une nouvelle tournée afin d’apprécier en public ces nouvelles et superbes compositions …

Leonard Cohen – « Old Ideas » (Sony) : mon avis, ma note: 4/5

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Leonard Cohen: l'intégrale dans un coffret à prix sympa

Leonard Cohen est une légende vivante de la culture anglo-saxonne. Si un nouvel album est prévu pour bientôt, Sony a eu la bonne idée de regrouper l’ensemble des albums du chanteur/compositeur/poète canadien dans un coffret soigné à un prix plus que raisonnable (environ 35 euros) pour nous faire patienter jusqu’à la sortie de ce nouvel opus. Petit aperçu…

Quand on pense à Leonard Cohen, le premier mot qui nous vient en tête est « Suzanne », son premier grand succès présent sur l’album « Songs of Leonard Cohen », sorti fin 1967. Mais Leonard Cohen, c’est bien plus qu’une seule chanson. Entre 1967 et 2004, il ne sortira qu’onze albums studios. Ce nombre réduit de disques est notamment dû à son retrait de la vie publique dans les années 90, années durant lesquelles il intègre le Mount Baldy Zen Center, un monastère bouddhiste situé près de Los Angeles. Quoiqu’il en soit, Leonard Cohen ne sera jamais adepte de la surproduction : il prendra généralement toujours pas mal de temps à réaliser ses disques. Cela nous évitera des albums produits à la va-vite et souvent inintéressants dont certains groupes ou artistes solos nous inondent parfois par besoin contractuel.

De « Songs of Leonard Cohen » (1967) à « Dear Heather » (2004), on peut écouter et comprendre le parcours d’un musicien, d’un poète. On peut constater cette remise en question permanente de son oeuvre, de ses sonorités et suivre ainsi son évolution artistique. Que ce soit via l’aspect plus classique des 3 brillants premiers albums, que ce soit par son duo explosif avec le producteur Phil Spector sur le surprenant mais intéressant « Death of a Ladies Man » ou que ce soit dans les années 80 avec « Various Positions » ou « I’m Your Man » avec un son « typique » de l’époque mais doté d’une poésie qui n’a pas pris une ride.

Bref, on prend beaucoup de plaisir à parcourir, album par album, l’oeuvre de ce grand Monsieur de la musique anglo-saxonne. Autant il n’est pas nécessaire de détenir l’intégrale de certains autres Grands, autant il est tout à fait cohérent de posséder l’ensemble de l’oeuvre de Cohen parce que – pour être parfaitement honnête – il n’y a vraiment pas grand chose à jeter ici. N’hésitez pas, surtout que – cette fois – le prix est plus que raisonnable et cela ne peut que nous réjouir. Une bonne idée de cadeau pour Noël? Chuttt… je n’ai rien dit!

Contenu du coffret:

(les Keytracks sont une sélection subjective de titres que je vous propose d’écouter pour vous donner un aperçu de l’ambiance de l’album)

SONGS OF LEONARD COHEN (1967)

Keytracks:

  • Suzanne
  • Sisters of Mercy
  • Hey, That’s No Way To Say Goodbye

SONGS FROM A ROOM (1968)

Keytracks

  • Bird On The Wire
  • The Partisan
  • Tonight Will Be Fine

SONGS OF LOVE AND HATE (1971)

Keytracks:

  • Avalanche
  • Famous Blue Raincoat
  • Joan of Arc

NEW SKIN FOR THE OLD CEREMONY (1974)

Keytracks:

  • Chelsea Hotel #2
  • Lover, Lover, Lover
  • Who By Fire

DEATH OF A LADIES’ MAN (1977)

Keytracks:

  • True Loves Leaves No Traces
  • Iodine
  • Death of a Ladies’Man

RECENT SONGS (1979)

Keytracks

  • The Guests
  • The Window
  • Came So Far for Beauty

VARIOUS POSITIONS (1985)

Keytracks

  • Dance Me To The End of Love
  • Hallelujah
  • The Captain

I’M YOUR MAN (1988)

Keytracks:

  • First We Take Manhattan
  • Everybody Knows
  • I’m Your Man

THE FUTURE (1992)

Keytracks:

  • The Future
  • Waiting for the Miracle
  • Democracy

TEN NEW SONGS (2001)

Keytracks

  • In My Secret Life
  • A Thousand Kisses Deep
  • Boogie Street

DEAR HEATHER (2004)

Keytracks

  • Because Of
  • The Letters
  • On That Day


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Sorties CD et livres: les Beatles, Machiavel, The Subways, Ryan Adams et Nirvana

Quelques sorties récentes à découvrir, mes quelques coups de coeur du moment :

  • The Beatles Discomania de François Plassat

François Plassat, qui nous avait déjà proposé il y a quelques mois une véritable bible plus que complète consacrée à Paul McCartney, nous revient avec un imposant ouvrage concernant les Beatles. « Un livre de plus sur les Beatles, quel intérêt? » allez-vous me dire. Ce livre, plutôt que de nous raconter pour la enième fois la vie des Fab Four, revient ici de manière extrèmement détaillée sur leurs discographies aussi bien en tant que groupe qu’en tant qu’artistes solos. Des débuts du groupe en compagnie de Tony Sheridan, des aventures « classiques » de McCartney en passant par les albums de George, John et Ringo… tout est ici chroniqué de façon précise, juste et complète. Si vous voulez être guidé dans l’élaboration de votre bibliothèque « Beatlesque », vous savez ce qu’il vous reste à faire…

  • Machiavel « 11 »

Machiavel nous revient en forme avec un 11ème album baptisé très justement « 11/Eleven », LP bien plus enthousiasmant que le précédent sorti il y a 6 ans. L’arrivée du nouveau guitariste, Christophe Pons, semble avoir revigoré la formation et l’ensemble sonne nettement plus rock que les 2-3 dernières productions en date. Thierry Plas, le précédent guitariste, a pour sa part quitté le groupe il y a quelques mois pour rejoindre les Tailors of Panama, formation musicale qui mérite également le détour…

  • The Subways « Money and Celebrity »

Troisième album du trio britannique The Subways, « Money & Celebrity » célèbre le rock dans sa forme la plus efficace et la plus primaire: du rock direct, « in your face ». Les 12 titres de l’album s’enchaînent à un rythme dingue et ce sens de la mélodie et du riff accrocheur nous rappelle, à certains moments, certains pontes du glam rock des 70’s tels que Sweet ou encore Slade.  A noter ici la présence de l’excellent producteur Stephen Street, connu pour son travail aux côtés des Smiths, Blur ou encore des Cranberries.

  • Ryan Adams – « Ashes & Fire »

Le premier album de Ryan Adams sans son groupe – The Cardinals – est une réussite totale. Enregistré à la maison avec du vieux matos analogique et sous les conseils avisés de Glyn Johns, le producteur de Led Zep, des Rolling Stones, des Beatles ou encore des Who, « Ashes & Fire » est l’album idéal à écouter au coin d’un feu de bois lors des longues nuits d’hiver…


  • Coffret Nirvana Nevermind 20ème anniversaire

2011 a été une année riche en sortie de coffrets, versions deluxe et autres « remasters ». Si certaines de ces éditions présentent de l’intérêt, d’autres sont parfois remplies de vide tant le matériel intéressant à déjà été utilisé et réutilisé… Le coffret Nevermind 20ème anniversaire fait partie des bonnes surprises. En effet, outre l’album original en version remasterisée, il propose également de découvrir les mixs originaux de Butch Vig, sensiblement différents de ceux que nous connaissons, des versions démos des grands classiques présents sur l’album ainsi qu’un très bon album public, le « Live at Paramount » en version CD et DVD. Mais le véritable plus réside dans le packaging très réussi du coffret : l’objet est très beau et le luxueux livret plus que complet. On y découvrira des informations indispensables pour les fans : le prix des sessions d’enregistrements, les montants déboursés pour les chambres d’hôtel des musiciens… Bref, un must pour  les fans de grunge et de Nirvana.

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Sorties albums: Velociraptor, une bonne surprise que ce quatrième album de Kasabian …

Les membres de Kasabian se définissent depuis leurs débuts comme les dignes successeurs des Who, des Stones ou encore des Beatles. Ce quatrième album « Velociraptor! » est probablement leur plus inspiré. Loin de nous faire un simple « copier-coller » de la musique de leurs idoles, ils nous livrent ici un album d’une modernité exemplaire mais avec des références 60’s évidentes…


Kasabian a vu le jour en 1999 dans le Leicestershire, 5 ans plus tard débarque « Kasabian », leur premier album. Interrogé lors de la sortie de cette première oeuvre, le groupe se plaignait du manque de créativité de la scène rock du début des années 2000. Sergio Pizzorno, guitariste et principal compositeur de la formation, expliquait alors au Daily Telegraph: « Le Rock’n’roll a perdu son imagination. La musique Dance a eu de l’imagination, mais elle n’a pas d’âme. Donc on a essayé de combiner les deux, pour que ça reste intéressant. Brian Wilson (des Beach Boys) a dit un jour: ‘Ne vous arrêtez jamais à une chanson. La chanson fait partie de l’ensemble mais il y a un monde tout autour’. C’est la même chose avec un album comme ‘Revolver’ des Beatles. Si vous avez une chanson et que tout la monde la chante avec vous, c’est super. Mais après, libre à vous d’en faire ce que vous voulez, de la faire évoluer. On peut faire ce que l’on veut en studio maintenant, c’est ça qui est excitant ». En relisant ces quelques lignes et en écoutant « Velociraptor! », on peut dire que Kasabian est resté fidèle à ses préceptes initiaux. Si « Let’s Roll Just Like We Used to Be », le superbe « La fée verte » (et son hommage évident aux Beatles : « I see Lucy in the sky telling me I’m high ») ou encore « Acid Turkish Bash (Shelter from the Storm) nous proposent une approche plutôt « psychérock », des titres comme « Velociraptor », « I Hear Voices » ou « Switchblade Smiles » s’aventurent sur un terrain plus « psychédance » qui peut nous rappeler les Chemical Brothers. Mais, ce qui fait le succès de cet album, c’est que Kasabian maitrise parfaitement bien cette influence »psychédélique »: ici il n’est pas question de nous sortir un morceau de 15 minutes écrit sous influence et de nous le vendre du genre « vous avez vous, c’est psyché non? ». Non, ici les titres sont accrocheurs, élégants et extrêmement bien produits, ce qui nous donne un album certes influencé par les « maîtres » mais n’en étant pas moins pour autant profondément ancré dans son époque, c’est à dire en 2011.

Cote: 4/5

Key Tracks/A télécharger sur Itunes pour se faire une idée:

  • Let’s Roll Just Like We Used To Do
  • Days Are Forgotten
  • La Fee verte
  • Velociraptor
  • Re-Wired

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Une écoute super rapide du nouveau groupe de Mick Jagger: Superheavy …

En mai 2011, après quelques longs mois de silence, on avait enfin des nouvelles de Mick Jagger. Qu’allait-il se passer? Un nouvel album des Stones? Une  tournée pour célébrer le 50ème anniversaire de la formation légendaire? Quelle surprise quand Jagger nous a annoncé la création d’un nouveau super groupe, baptisé « Superheavy », qu’il avait composé secrètement aux côtés de Joss Stone, Dave Stewart (Eurythmics), Damian Marley (un des fils de Bob) et du producteur indien A. R. Rahman. Alors, l’album est enfin entre mes mains. Ca donne quoi? Est-ce super, est-ce heavy? Bref aperçu après deux écoutes ….

Bon, à l’écoute de « Miracle Worker », le premier single qui avait été diffusé peu avant la sortie de l’album, on était prévenu, pas question que ce soit une sorte d’album des Stones avec des musiciens invités. Il s’agit bien d’une réelle collaboration, d’un groupe qui nous propose un étrange mélange de rock, de reggae, de ragga et de soul. La plupart des titres sont d’ailleurs signés par le collectif, mais la touche de Jagger est bien présente. Et le résultat? Ca sonne comme un disque dans lequel les musiciens prennent un réel plaisir et s’amusent… Nous? On est peu perturbé, les fans des productions habituelles de Jagger et des Stones risquent d’être décontenancés… Mais en même temps, Jagger n’a jamais caché son intérêt pour la musique groovy et le reggae. Peut être qu’un petit coup de pied dans la fourmilière était nécessaire et nous fera du bien? Et si on se laissait séduire par ce projet sur lequel on ne peut pas vraiment coller d’étiquette? Est-ce un « one shot » ou le début d’une nouvelle aventure? Superheavy marquera-t-il l’histoire du rock ou bien l’aura-t-on oublié dans 2 ans? Seul l’avenir nous le dira… Mais perso, j’ai pris du plaisir à l’écouter. Alors ça vous dit, on tente le coup?

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Sorties albums: "Welcome 2 My Nightmare" – Alice Cooper

On l’attendait avec impatience, la suite du chef d’oeuvre d’Alice Cooper « Welcome To My Nightmare » – concept album de l’année 1975 – est sortie. Les suites sont rarement à la hauteur de l’oeuvre initiale… Alice Cooper a-t-il réussi à relever le défi? La réponse ici …

En 1975, Alice Cooper sortait « Welcome To My Nightmare », son premier album « solo ». En effet, il marquait le début d’une nouveau chapitre de la carrière du chanteur et la fin de ses aventures au sein du Alice Cooper Group, aux côtés des guitaristes Glen Buxton et Michael Bruce, du bassiste Dennis Dunaway et du batteur Neal Smith. Pour ses premiers pas en solo, Alice Cooper s’était appuyé sur la maitrise d’une excellent producteur, Bob Ezrin qui venait tout juste de sauver Lou Reed avec l’excellent Rock’n’Roll Animal, et qui lancera un plus tard la carrière de Peter Gabriel ou produira le mégalo et génial The Wall avec Pink Floyd. C’est donc aux côtés d’Ezrin et de son équipe de brillants musiciens de studio qu’Alice Cooper avait signé un de ses meilleurs albums Welcome To My Nightmare. Pour cette suite, Alice Cooper a décidé de renouer avec Ezrin avec qui il n’avait plus collaboré depuis quelques temps, ainsi qu’avec plusieurs de ses anciens collaborateurs qui avaient joué sur la pièce originale (les guitaristes Steve Hunter et Dick Wagner) ainsi que les membres survivants de l’Alice Cooper Group. Viennent s’ajouter également au casting de cette suite la ‘rappeuse’ Kesha, le fidèle disciple et ami Rob Zombie, le guitariste John 5 (Marilyn Manson, Rob Zombie) ou encore Vince Gill (star de la scène country US).  On est donc dans un pur contexte de « superproduction » limite « too much » typiquement américaine. Alors, le résultat … Et bien, on ne peut pas dire qu’on peut retrouver ici un concept album clair comme celui présent sur le premier volet, il n’y a donc pas vraiment de lien entre chaque morceau, un des éléments qui faisait la force de « Welcome To My Nightmare ». On sent même que certains interludes – inspirés par l’oeuvre originale – ont été enregistrés et écrits un peu rapidement pour nous donner un semblant de cohérence. C’est probablement le problème principal du disque, c’est que s’il comporte quelques excellents titres (« I Am Made of You » – malgré l’effet « Cher époque Believe » sur la voix de Cooper qui fait très peur au début – « Caffeine » – le single très ‘stonesien’ « I’ll Bite Your Face Off », le très classique – dans le bon sens du terme – « A Runaway Train »), on ne comprend pas vraiment où Alice Cooper veut réellement en venir. Cela n’en fait pas un mauvais disque – loin de là – mais on peut être déçu par le fait que l’annonce de cette suite nous faisait attendre peut être quelque chose de plus ambitieux ou du moins de plus « construit ». Globalement on passe un bon moment (surtout si on exclut les quelques petites erreurs de goût que sont le trop kitch « Disco Bloodbath Boogie Fever » ou le duo inutile avec Kesha « What Baby Wants »). Les chanceux qui ont réussi à obtenir des places pour le concert le jeudi 14 novembre à l’AB auront l’occasion de voir le résultat en live, même si on sait qu’Alice Cooper consacre la plupart de ses sets live à ses anciens titres et rarement à ses nouvelles productions.

Cote: 3,5/5

A écouter d’abord/A télécharger sur iTunes:

  • I Am Made of You
  • Caffeine
  • A Runaway Train
  • Last Man on Earth
  • I’ll Bite Your Face Off

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Review: The Cars – "Move Like This" (2011)

Après 13 ans d’absence, les Cars font leur grand retour. Après le projet un peu boiteux « New Cars » qui avait vu le « corps » du groupe s’adjoindre les services de Todd Rundgren en lieu et en place du leader de la formation Ric Ocasek, on est heureux de retrouver un groupe enfin réuni qui n’a rien changé à la recette de son succès. Petit aperçu …


A l’exception du regretté Benjamin Orr, qui nous a quitté en 2000, le line-up présent sur « Move Like This » est le même que celui du premier album, « The Cars », sorti en 1978 et produit par le génial Roy Thomas Baker, producteur notamment de l’inoubliable « A Night At The Opera » de Queen.

Ce qui nous vient directement à l’esprit à la première écoute de « Move Like This », c’est cette impression que le groupe ne s’est en fait jamais séparé. En effet, tout semble comme avant, il y a toujours ce son bien particulier, véritable signature du groupe, une sorte de rock très direct teinté d’une pointe  » d’électro-pop  » qui inspirera tant des groupes des nineties tels que Weezer ou encore Foutains of Wayne.

Il faut cependant signaler que pendant toutes ces années d’absence, Ric Ocasek est resté très actif, enchaînant d’excellents albums solos ignorés en Europe mais ayant eu pas mal de succès aux Etats-Unis. On a vu aussi Ocasek derrière les manettes de la production, il s’est occupé d’albums de Weezer, No Doubt ou encore de Jonathan Richman.

Et, en parlant de production, c’est Jacknife Lee, connu pour son travail avec Bloc Party, Snow Patrol, Weezer ou plus récement R.E.M. (pour le dernier album « Collapse Into Now ») que les Cars ont fait appel pour la réalisation de « Move Like This ».

Jacknife Lee aura ainsi la tâche plutôt ardue de conserver le son « rétro » du groupe tout en lui ajoutant une petite pincée de modernité de façon à ce que les Cars s’inscrivent dans le son des années 2010 … Pari réussi pour Jacknife Lee, le single « Sad Song », d’une efficacité plus que redouble nous le prouve largement.

L’équilibre de l’album s’inscrit dans la digne lignée des classiques des Cars, mélangeant titres rock au tempo rapide (« Blue Tip », « Keep On Knocking », « Sad Song ») à quelques mid-tempo et aussi à une ballade très « Carsienne » (« Soon ») qui, comme l’a déclaré Ric Ocasek récemment, aurait probablement été mieux chantée par le regretté Benjamin Orr et qui nous renvoie à l’ambiance du classique « Drive » (véritable « BO » du Live Aids).

Bref, vous l’aurez compris, « Move Like This » est une très bonne surprise de ce printemps. Plus qu’à espérer un prochain passage du groupe en Belgique… Please …

Note: 8/10

Highlights/Titres marquants: Blue Tip, Keep On Knocking, Soon, Sad Song, Free, It’s Only

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Review Express: Soundgarden "Live on I-5", back to the 90's

Après la sortie d’un drôle de best of « ovni », Soundgarden continue de fouiller dans ses archives et nous sort cette fois un disque live plutôt intéressant: « Live on I-5 », enregistré en 1996, alors que le groupe était à son apogée…

Le premier janvier 2010, Chris Cornell annonçait le retour du groupe de grunge Soundgarden, après 12 ans d’absence. Un peu plus d’un an plus tard, le 13 janvier 2010, le groupe annonçait fièrement la sortie de « Live on I-5 », un enregistrement public du groupe réalisé en 1996 dans différentes villes de la côte ouest américaine (Del Mar – Californie, Oakland – Californie, Vancouver – Colombie-Britannique, Salem – Oregon et bien entendu un petit concert à la « maison »: Seattle – Washington)

Le groupe revisite ici ses grands classiques avec beaucoup d’élégance. On est heureux de réécouter des standards tels que « Spoonman », « Rusty Cage » ou encore « Black Hole Sun ». Les reprises d' »Helter Skelter », un des titres fondateurs du hard rock signé par les Beatles et celle du « Search & Destroy » d’Iggy & The Stooges sont également de très bonnes reprises. Bref, alors que Pearl Jam se montre plus présent que jamais, qu’Alice in Chains est de retour depuis quelques temps, ce retour de Soundgarden nous montre qu’une réelle nostalgie palpable du son rock des années 90 est en train de se dessiner… Les années 2010 et le retour du grunge? Peut-être … ou peut-être pas …

Titres marquants à écouter: Spoonman – Rusty Cage – Search & Destroy – Black Hole Sun
Note: 7,5/10

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Review: TV on the Radio "Nine Types of Light"

TV on the Radio vient de sortir son nouvel album « Nine Types of Light ». TV on the Radio… Késako? Je vois déjà le regard interrogatif de certains et certaines d’entre vous. TV on the Radio est un groupe originaire de Brooklyn, New York, le genre de groupe sur lequel il est impossible d’apposer une étiquette. Certains parlent de « art rock » ou encore d' »experimental rock »… mouais … et si on voyait ça d’un peu plus près?


C’est en 2001 que TV on the Radio voit le jour. Le « groupe » est alors composé de deux musiciens: Tunde Adebimpe (chant, ‘chipotage’ électronique) et David Andrew Sitek (guitare, claviers et batterie). Le duo sort une première démo intitulée « Ok Calculator » (parodie évidente du « Ok Computer » de Radiohead) dans le courant de l’année 2002.

Le premier véritable album du groupe sort en 2004 et s’intitule « Desperate Youth, Blood Thirsty Babes ». L’accueil des critiques est excellent. De plus, et ce n’est pas rien, David Bowie déclare publiquement être un grand fan du groupe. C’est ainsi que l’on retrouvera ce dernier en tant qu’invité prestigieux de l’album du groupe en 2006:  » to Cookie Mountain »

2 ans plus tard suivra Dear Science qui sera consacré disque de l’année 2008 par de grands magazines américains tels que le Rolling Stone, le Spin, le Village Voice ou encore la célèbre chaîne de télévision MTV.

C’est donc au début de ce mois et un peu moins de 3 ans après la sortie de Dear Science que le public a découvert « Nine Types of Light », le nouveau cru de TV on the Radio. Cet album, très agréable à l’écoute, n’est pas facile à classifier. Est-ce du rock, de la musique électronique, du rap, du R’n’B? En fait, ce n’est rien de tout ça, et tout ça à la fois, disons que c’est simplement du « TV on the Radio ». Il faut dire que les influences du groupe vont, elle aussi, dans tous les sens. Le groupe se déclare être fan de Brian Eno, Prince, les Pixies, Earth Wind & Fire, David Bowie, Wire, Siouxsie & The Banshees, Nancy Sinatra ou encore Serge Gainsbourg !

Bref si vous voulez faire une expérience musicale de qualité et vous aventurer dans un genre indéfinissable et tout à fait surprenant, je vous invite à prêter une oreille à ce nouvel album de TV on the Radio. Et, si vous êtes convaincu par le résultat, vous pourrez voir le groupe sur scène au Festival de Werchter cet été, ce sera pour le jeudi 30 juin.

Le nouvel album « Nine Types of Light » est aussi un film conceptuel … Vous pouvez le voir ci-dessous et ainsi découvrir l’album dans son ensemble. Bonne expérience !

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