Archives mensuelles : juin 2013

Un saut vers l'Ouest: l'histoire d'une photo historique

Le soldat Conrad Schumann photographié par Peter Leibing

Bon, ok ce n’est pas très musical mais vous connaissez ma passion pour la ville de Berlin… J’ai lu récemment dans un ouvrage très complet sur l’histoire de cette photo légendaire et voulais la partager avec vous. Le soldat de l’Est que l’on voit « sauter » vers l’Ouest s’appelait Conrad Schumann. Sa vie est au départ assez banale et ressemble à celle de n’importe quel soldat de l’Est de Berlin de l’époque. Cependant, il va entrer dans l’histoire après avoir croisé le regard et l’objectif d’un certain Peter Leibing, un jeune photographe plus ou moins du même âge qui, juste avant de prendre ce cliché légendaire, s’était entraîné à prendre en photo les chevaux au galop et sautant des obstacles. Leibing va avoir une intuition incroyable le jour où il prend cette photo faisant désormais partie de l’Histoire. Nous sommes le 15 juin 1961, le « mur » n’est encore constitué que de barbelés mais la séparation est déjà bien effective. Leibing voit en ce jeune garde de l’Est quelqu’un d’hésitant : il est censé gardé la séparation, « protéger » l’Est de toute invasion mais il le sent bien peu convaincu. De l’autre côté du mur, on ne cesse de l’inviter à quitter son camp, à rejoindre la liberté de l’Ouest. Schumann est hésitant, il fume cigarette sur cigarette, il est très nerveux et Peter Leibing capte cette tension. Il pointe son objectif sur le jeune soldat et ne le lâche pas une seule seconde, il sent, il sait qu’il va se passer quelque chose. Après de nombreuses et très longues minutes, Schumann craque et trahit son camp pour rejoindre l’Ouest… A ce moment précis, Leibing prend alors ce qui reste aujourd’hui l’un des plus beaux documents de cette véritable tragédie qui séparera l’Allemagne entre 1961 et 1989.

La statue de Conrad Schumann à Berlin (Bernauer Strasse) Photo REUTERS/Fabrizio Bensch

Anecdote lue dans l’excellent et très complet ouvrage de Frederick Taylor « Le mur de Berlin » (collection Tempus/Librairie Académique Perrin)



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Réédition de "Thirteen Tales from Urban Bohemia" des Dandy Warhols.

Universal a la bonne idée de nous rééditer un très grand album des 90′s: Thirteen Tales from Urban Bohemia des Dandy Warhols. Retour sur cette grande réussite que l’on réécoute aujourd’hui avec grand plaisir…

Il y a 13 ans déjà sortait alors le troisième album du groupe américain The Dandy Warhols. Après deux albums intéressants sortis fin des années 90 (« Dandy Rules Ok » en 95 et « … The Dandy Warhols Come Down » en 97), le groupe perçait enfin grâce à un album très abouti mélangeant titres à l’ambiance planante « façon fin de soirées » à des titres plus rock’n’roll parsemés de riffs que les Stones n’auraient pas reniés quelques années plus tôt (« Bohemian Like You » ).

Mélangeant avec beaucoup de subtilité les sonorités du Velvet Underground, des Pixies, de Primal Scream et … des Stones, « Thirteen Tales from Urban Bohemia » lançait avec beaucoup de punch le son rock des années 2000. Propulsé par le succès international de l’album, le groupe séduira David Bowie sur scène après un set explosif sur la scène du Glastonbury Festival en 2000. Ce dernier en profitera pour inviter les Dandy à assurer sa première partie lors de sa tournée  « A Reality Tour » en 2003.

L’écoute de « Thirteen Tales from Urban Bohemia » semble aujourd’hui toujours aussi rafraîchissante et cette réédition est une excellente excuse pour se replonger dans la musique des Dandy Warhols. A noter dans cette édition « 13ème anniversaire » la présence de quelques bonus pas inintéressants qui raviront les fans les plus hardcore.

Highlights: Godless, Get Off, Horse Pills, Bohemian Like You.

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Be, le nouveau Beady Eye, bien plus que de l'« après-Oasis »

Un peu plus de deux ans après « Different Gear, Still Speeding », le premier album de la formation, la bande à Liam Gallagher nous revient avec « Be », une oeuvre très différente et plus expérimentale.

Si « Different Gear, Still Speeding » nous avait prouvé que Liam Gallagher et son groupe – soit Oasis sans Noel Gallagher – pouvaient nous offrir encore de sérieuses leçons de rock’n’roll, sur « Be » les choses sont bien différentes. Tout d’abord, le son général a vraiment changé. Si des titres du premier album tels que « The Roller » et « Bring The Light » pouvaient nous rappeler certains morceaux de Lennon en solo façon 70’s, « Be » nous replonge dans une ambiance plus « psychédélique » à la Beatles. Le son de l’album fait aussi penser à d’autres groupes britanniques des 60’s tels que, notamment, les Zombies : le titre « Second Bites of the Apple » rappelle dans son intro le classique « Time of The Season ». Mais « Be » n’en est pas pour le moins un album de son temps : l’arrivée du producteur Dave Sitek du groupe TV On The Radio permet à Beady Eye de teinter son univers musical d’une bouffée de nostalgie tout en restant contemporain. En bref, avec « Be », Beady Eye a enfin trouvé sa véritable identité et nous offre un album certes révolutionnaire mais plus qu’agréable à écouter avec cependant quelques petites longueurs. Liam est toutefois sur le bon chemin et on ne va pas s’en plaindre.

Note: 3,5/5

Highlights: Flick of the Finger, Face the Crowd, Second Bite of the Apple, Iz Rite, Shine a Light, Start A new

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L'influence considérable des Beach Boys dans la musique d'aujourd'hui

On parle beaucoup des Beach Boys ces derniers temps. Il y a la reformation et surtout la « réconciliation » entre les cousins ennemis Brian Wilson et Mike Love après des décennies de ‘gueguerre’ qui a donné lieu à une tournée remplie de succès et la récente sortie d’un double live. Mais outre cette actualité, il est intéressant de constater que près de 50 ans après la sortie de « Pet Sounds », souvent considéré comme une des œuvres majeures des Beach Boys et de l’histoire du rock, le groupe californien continue à exercer une importante influence sur les jeunes générations. Zoom sur quelques uns des groupes de la scène actuelle revendiquant ouvertement l’influence de Brian Wilson et de sa bande…

Animal Collective

  • Le groupe Animal Collective, formé à la toute fin des années 90 et originaire de Baltimore (dans le Maryland, Etats-Unis), poursuit aujourd’hui une brillante carrière riche déjà de neuf albums. Difficilement « classable », ce collectif de musiciens est souvent étiqueté comme une formation de rock psychédélique « expérimental ». Voyageant entre rock, folk, touche psychédélique, musique électronique, rock indé, Animal Collective propose un voyage musical très aventureux et est en constante recherche d’évolutions sonores. C’est probablement Noah Benjamin Lennox alias Panda Bear – l’un des invités du nouveau Daft Punk qui est le plus touché par la ‘Wilsonmania‘. Parallèlement à Animal Collective, il a sorti quelques albums solos qui ne manquent pas d’intérêt.

Fleet Foxes
  • Probablement l’un des plus grands noms de la vague folk revival apparue au début des années 2010, Fleet Foxes a été aussi considérablement inspiré par les harmonies vocales de Beach Boys. Originaire de Seattle, le groupe a sorti deux albums encensés par la presse internationale.

The Polyphonic Spree
  • Défendu par David Bowie,qui les a sélectionné lors de la réalisation de l’affiche du Meltdown Festival de Londres en 2002, The Polyphonic Spree est une formation atypique originaire de Dallas au Texas. Plus qu’un « simple » groupe de rock, il s’agit d’une chorale de 10 chanteurs et d’une dizaine de musiciens (guitariste, bassiste, flûtiste, violoniste…). La musique et surtout le travail sur les chœurs trouvent leurs sources dans la musique du groupe de Brian Wilson.


The Wondermints

  • Comme les Beach Boys, les Wondermints sont originaires de Californie. Le premier album sort en 1995. 4 ans plus tard, les Wondermints se voient offrir le genre d’offre que l’on ne peut pas refuser, celle de rejoindre Brian Wilson sur scène afin de devenir son groupe d’accompagnement officiel. Complètement fans de Wilson, les membres de Wondermints entament alors une longue relation professionnelle avec le génie des Beach Boys et auront notamment l’occasion de recréer à ses côtés l’album « perdu » des Beach Boys: le somptueux « Smile ». A noter que les Wondermints ont également accompagné Arthur Lee du groupe américain Love afin de l’aider à reproduire fidèlement sur scène le cultissime album « Forever Changes », autre monument du rock psychédélique californien.

  • Les groupes actuels qui ont été influencés par les Beach Boys sont extrêmement nombreux et si vous souhaitez étendre les recherches, jetez une oreille également à Gorkys Zygotic Mynci, Super Furry Animals, Apples in Stereo, The Shins ou encore au groupe belge Dan San.
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Zoom sur 13, le nouveau Black Sabbath

« I don’t mind dying because I’m already dead« 

Ozzy Osbourne in « Damaged Soul » – 13

C’est le 28 septembre 1978 que sortait le 8eme et dernier album de Black Sabbath en compagnie d’Ozzy Osbourne. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts, le groupe a sorti d’autres albums notamment en compagnie de Ronnie James Dio ou encore de Ian Gillan ou Glenn Hughes de Deep Purple.Ozzy, lui, a connu une longue et glorieuse carrière solo. Mais dans l’esprit de beaucoup le « véritable Sabbath » est celui des débuts, composé d’Ozzy Osbourbe, du guitariste Tony Iommi, du bassiste Geezer Butler et du batteur Bill Ward.Ce lundi sortira enfin le successeur de « Never Say Die » avec le retour du line-up originel, à l’exception du batteur Bill Ward, absent pour des raisons de contrat. Zoom sur cet album événement…

« 13 » est un album troublant. On y retrouve le son Black Sabbath, ce son unique, inimitable et fondateur d’un véritable courant majeur du rock: le heavy metal. Mais ce son on ne peut plus classique est ici revisité avec quelques touches de modernité, plus que probablement dictées par Rick Rubin, le producteur le plus demandé du rock ces 25 dernières années.

Suite aux problèmes de contrat avec Bill Ward, Black Sabbath a dû retrouver un remplaçant de dernière minute. Le choix de Brad Wilks, batteur de Rage Against The Machine,  s’ est rapidement imposé et celui-ci est pour le moins judicieux. Véritable disciple des grands batteurs rock des 70′s –John Bonham, Bill Ward font parties de ses héros- Wilks relève ici brillamment le défi.

De gauche à droite: Geezer Butler, Ozzy Osbourne et Tony Iommi aujourd'hui

L’autre grande surprise est le très bon état dans lequel on retrouve Ozzy Osbourne. C’était la grande crainte de nombreux fans avant l’enregistrement de l’album et celle-ci était fondée, notamment par les prestations quelque fois approximatives du  » Metal Madman  » sur scène. Que ce soit les géniales nouvelles technologies de studio ou une grande cure vitaminée,  on ne le saura probablement jamais mais le résultat est au rendez-vous.

Pour ceux qui avaient eu la chance, il y a 2-3 ans, d’assister aux concerts de Heaven and Hell, la précédente incarnation de Sabbath aux côtés de Ronnie James Dio, il n’y avait aucun doute le duo Tony Iommi/Geeze Butler était toujours capable de nous balancer un puissant mur sonore capable de faire rougir de nombreuses formations de métal actuelles. Le rouleau compresseur guitare/basse est ici toujours aussi redoutable.

Au niveau de la construction, l’album a un format on ne peut plus classique et on retrouve essentiellement des titres de 7-8 minutes à la structure métal progressif un peu comme on pouvait retrouver sur l’excellent  » Sabotage  » en 1975. Mention spéciale aussi pour le titre  » Zeitgeist « ,  très différents des autres plages de l’album,  et qui n’est pas sans nous rappeler le très planant et psychédélique  » Planet Caravan  » de l’album Paranoid

Vous l’aurez compris  »13 » est un bon cru et une bonne surprise, certes, pas révolutionnaire,  mais qui plaira sans aucun doute à tous les amateurs du genre.

  • Ma note 4/5

Highlights:

  • The End of the Beginning
  • Loner
  • Zeitgeist
  • Live Forever
  • Dear Father

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