Archives mensuelles : avril 2013

A bas les préjugés : ces métalleux au grand cœur

Les punks sont idiots, vulgaires et mal élevés, les amateurs de jazz sont snobs, les amateurs de musique classique sont coincés et élitistes, les fans de rock sont des poseurs et les fans de métal sont dangereux, violents, satanistes et peu soucieux de leur hygiène. De nombreux stéréotypes accompagnent les différents univers musicaux. Bien entendu, ces « clichés », ces préjugés sont ridicules et naissent d’une méconnaissance totale du milieu. Je suis fan de rock depuis mon plus jeune âge et je n’ai pas vraiment de « style » de préférence. J’aime le metal mais je ne suis pas un « metal head ». J’ai cependant eu l’occasion de fréquenter à plusieurs reprises ce milieu dans le cadre de mes activités professionnelles… Zoom sur un monde malheureusement trop méconnu.

Un jour un ami s’inquiétait de l’intérêt de son fils pour le heavy metal. Il était notamment préoccupé par son engouement pour le Graspop Metal Meeting, le plus grand festival « metal » belge. Cela faisait en effet déjà près de dix ans que je « couvrais » le Graspop Metal Meeting et ai pu dès lors, le rassurer. La première fois que je m’y suis rendu pour le boulot, j’avoue que j’avais aussi quelques aprioris, bien que moins extrêmes que ceux décrits ci-dessus, je vous rassure. Une fois sur place, j’ai découvert une ambiance hors du commun, bien loin des clichés. On retrouve là-bas un véritable esprit de communauté, un esprit presque « familial » même. Je trouve même l’atmosphère plus « relax » que celle d’autres festivals belges dans lesquels une ou l’autre bagarre peut toujours survenir.

Il y a peu, Eric Laforge et moi-même avons rencontré une jeune étudiante, venue nous interroger en studio sur un travail qu’elle réalisait sur les « préjugés sur la scène metal ». Jeune guitariste, elle avait du mal à supporter l’ensemble de ces « étiquettes » que l’on colle très généralement à cette scène musicale qui lui permettait de s’exprimer.

Ayant interviewé plusieurs membres clefs de la scène metal, je me suis fait, au fil du temps, un avis non seulement sur les musiciens principaux, mais aussi sur l’attitude de leurs fans. Et le bilan est pour le moins positif. Globalement, je dois avouer que j’ai retrouvé peut-être plus de sincérité et de spontanéité dans ce milieu que dans le monde rock. Je me souviendrai toujours d’une interview de Jacques de Pierpont avec un musicien dont le nom m’échappe malheureusement alors que j’écris ce billet. Celui-ci, âgé alors de près de cinquante ans, expliquait à Jacques son parcours de vie. Il s’est avéré que le metal a été pour lui une véritable catharsis. Ayant été abusé enfant et ayant vécu dans des conditions particulièrement difficiles durant les premières années de sa vie, ce musicien a trouvé dans le metal la possibilité d’exprimer toute l’angoisse, la colère et la détresse ressenties à cette époque. L’aspect sombre et dur de ses paroles et sa musique sont directement liés à ces événements et le fait de pouvoir les exprimer à travers des chansons lui permet d’être aujourd’hui beaucoup plus serein et en paix avec son passé.

C’est également dans le cadre d’événements metal que j’ai rencontré à deux reprises celui qui reste peut-être l’un des artistes les plus « gentils » de toute la scène rock : le regretté Ronnie James Dio. Grand nom du metal et du rock, il est toujours aujourd’hui une grande source d’inspiration pour de nombreux jeunes musicos.

Ronnie James Dio et votre serviteur en 2005/2006

Ces petites impressions et ces quelques mots pour vous dire que si vous connaissez quelqu’un autour de vous qui a quelques préjugés par rapport aux « metalleux », il serait peut être intéressant de les inviter à un prochain Graspop, HellFest ou tout autre rassemblement d’amateurs de heavy metal afin qu’ils se rendent compte que derrière les vêtements noirs, les longs cheveux et les chaînes se cachent souvent des êtres dotés d’une très grande sensibilité.

Keep on Rockin’,

Laurent

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